Négociations
Rythmes : ce que propose le SNUipp
17 octobre 2012
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Le scénario avancé par le ministre de l’Éducation nationale sur la réforme des rythmes scolaires ne convient pas et il doit être revu. Dans les discussions qui doivent se poursuivre, le SNUipp portera ses propositions et l’expertise professionnelle des enseignants qu’il rencontre au quotidien.

Vincent Peillon a dévoilé hier mardi 16 octobre son scénario pour la réforme des rythmes scolaires et il ne convient pas. Partout en France, le SNUipp-FSU le constate chaque jour à l’occasion des rencontres qu’il organise avec la profession. Il attend donc aujourd’hui de nouvelles propositions qui devront assurer les conditions de la réussite pour tous les élèves. Elles devront nécessairement passer par de meilleures conditions d’exercice du métier et une réelle revalorisation pour les personnels. Il faudra concilier intérêt des enseignants et intérêt des élèves, c’est la condition pour réussir cette réforme. Le SNUipp-FSU avancera ses propositions dans les discussions des prochains jours.

Améliorer la qualité des temps professionnels

Pour que l’école change vraiment, il faut repenser le temps de service des enseignants. Le SNUipp-FSU demandera que :

- le temps d’enseignement soit ramené à 23h hebdomadaires
- les 108 heures annuelles (trois heures hebdomadaires) soient repensées et que :

  • le temps nécessaire à la préparation exigeante de la classe, au travail en équipe, à la relation avec les parents et les partenaires de l’école soit complètement reconnu, les 24 heures annuelles actuelles étant insuffisantes.
  • les 18 heures annuelles de formation pédagogique soient remises à plat. Ce temps doit être allégé et destiné à de l’animation pédagogique pour les équipes d’école. Parallèlement il faut remettre en place une formation continue, sur le temps de classe avec les moyens de remplacement correspondants.
  • l’aide personnalisée, sous sa forme actuelle, soit abandonnée et les conditions de prise en charge des élèves en difficulté repensées sur le temps de classe (« plus de maîtres que de classes », RASED...)

Il s’agit en définitive de retrouver un rythme de travail plus serein. Cela passe également par la prise en compte d’autres paramètres : dans la classe, une baisse des effectifs, des programmes adaptés, de nouvelles évaluations et dans le quotidien professionnel, une relation de confiance rétablie avec l’institution, la fin des injonctions contradictoires ainsi que des demandes de « paperasses » inutiles et chronophages...

Améliorer les conditions de vie personnelle et familiale

Enseigner est un métier exigeant et pourtant peu valorisé comme le détaille un récent rapport de l’Inspection générale sur le travail enseignant, et comme le montre à propos des salaires la dernière étude comparative européenne. Pour le SNUipp-fsu, il est grand temps que cette situation change. C’est pourquoi il demande que :

- le mercredi après-midi reste bien un temps personnel pour les enseignants des écoles
- les surcoûts engendrés par la demi-journée supplémentaire de classe (frais de transports et de garde d’enfants) fassent l’objet d’une réelle compensation financière.
- s’ouvrent au plus vite de discussions pour que soit enfin revalorisé le métier des professeur des écoles.

Écouter la profession

Il faut « maintenant qu’un travail sérieux et approfondi s’engage dans le cadre de véritables négociations » prévient le syndicat dans un communiqué daté du 17 octobre. « Il faudra aussi prendre en compte l’expertise professionnelle des enseignants. Avant toute décision, leur avis doit être entendu. » ajoute-t-il, entendant bien se faire leur porte-parole en s’appuyant sur le questionnaire lancé en octobre et sur les rencontres qu’il organise dans toute la France avec la profession. La balle est maintenant dans le camp du ministre !

Lire aussi :
- le communiqué du SNUipp-FSU