Résultats PISA
Une enquête qui redonne les vraies priorités
3 décembre 2013

Pour le SNUipp-FSU, les résultats de la dernière enquête PISA dévoilés mardi 3 décembre pointent les difficultés récurrentes de notre école et suggèrent en creux les priorités à mettre en avant.

La dernière livraison PISA qui mesure les résultats en français, mathématiques et culture scientifique des élèves de 15 ans vient confirmer une singularité terrible de notre système éducatif : l’écart qui sépare les plus forts des plus faibles continue de grandir et la proportion des élèves en grande difficulté ne cesse de s’accroitre depuis les années 2000.

Si le diagnostic est inquiétant, il doit être l’occasion de replacer avec lucidité les enjeux prioritaires pour améliorer la réussite de tous. De l’école primaire au collège, c’est bien l’ensemble du système éducatif qui doit être repensé. Certes, notre école n’a pas tout faux partout. Elle fait aussi réussir une grande partie des élèves, ce qui mériterait d’être davantage mis en valeur. Le problème est qu’elle produit aussi un échec lourd pour 20% des élèves avec des difficultés dans la maîtrise du langage, de la lecture et maintenant en mathématiques. Au final, ces élèves sont en grande difficulté et se concentrent, pour la plupart, sur les mêmes territoires.
C’est bien en éducation prioritaire qu’il est urgent d’agir et d’enclencher des transformations du fonctionnement pédagogique des écoles. Les enseignants ont besoin de travailler autrement avec leurs élèves en étant solidement armés professionnellement. Pense-t-on sérieusement inverser la courbe de nos résultats avec seulement 300 postes « plus de maîtres que de classes » à la rentrée prochaine, en laissant plus d’une classe maternelle sur deux travailler avec plus de 25 élèves ou sans proposer de la formation continue aux 330 000 professeurs des écoles ? Au vu du retard pris par l’école primaire, ces réponses reposent aussi sur des choix budgétaires de grande ampleur.

Dans un contexte où la crise n’épargne pas les familles dont nous scolarisons les enfants, les résultats de notre école sont aussi ceux d’un développement de l’entre soi. Dans trop d’écoles des territoires défavorisés, les « têtes de classes » sont parties, laissant entre eux, les élèves issus des milieux les plus fragiles. Or, on ne tirera pas vers le haut notre école, sans lui redonner les couleurs d’une plus grande mixité sociale.

Les résultats PISA appellent donc à plus de clairvoyance. Il est temps de s’extirper des seuls rythmes scolaires qui empoisonnent le débat sur l’école. Et ce d’autant qu’aucune étude ne montre de lien mécanique entre rythmes et réussite des élèves. Le SNUipp-FSU demande encore une fois un renouveau de la formation continue alimentée par les travaux de la recherche, un déploiement significatif du « plus de maîtres que de classes » et l’amélioration des conditions d’exercice du métier. Notre école ne peut pas attendre les rentrées 2015 voire 2016 pour commencer à vivre les changements à grande échelle. La priorité au primaire a besoin d’un coup d’accélérateur : celui de la pédagogie, sur le temps scolaire, au service d’une meilleure réussite des élèves. Ce sont ces demandes qui seront affirmées lors de la grève du 5 décembre.

Paris, le 3 décembre 2013