Mobilisation citoyenne : changement de programme
Mis à jour le 05.11.15
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Suite aux attentats du 13 novembre, le programme des initiatives organisées par la « Coalition Climat 21 » lors de la 21ème Conférence des Nations Unies sur le changement climatiques est modifié. La mobilisation citoyenne reste néanmoins à l'ordre du jour.
En raison des tragiques attentats qui ont eu lieu le 13 novembre dernier, la Marche mondiale pour le climat du 29 novembre et les mobilisations prévues le 12 décembre sont interdites à Paris. C'est ce qu'a annoncé la Préfecture de police aux responsables de la Coalition Climat 21* qui organisait ces événements.
« Nous regrettons qu'aucune alternative n'ait été trouvée pour permettre nos mobilisations. Pour autant, nous sommes plus que jamais déterminés à faire entendre nos voix sur les questions de justice climatique. » indique la Coalition climat 21 dans un communiqué daté du 18 novembre. Pour autant, et si « nous avons conscience de la gravité de la situation, plus que jamais nous ferons part de créativité pour mobiliser et rassembler. Pas de COP21 sans mobilisation de la société civile » précise-t-elle.
L'agenda prévu
Les 28 et 29 novembre : marchons pour le climat !
Si la grande manifestation parisienne est annulée, des initiatives devraient se dérouler dans de nombreuses villes de France y compris à Paris. .
D'autre part, la Coalition Climat 21,dont la FSU est partenaire, France Nature Environnement, la Fondation Nicolas Hulot, Greenpeace et le WWF, lancent March4me (« Marche pour moi ») : un dispositif digital exceptionnel soutenu par Facebook pour mettre en relation les marcheurs Français "empêchés" avec celles et ceux qui marcheront en Amérique, en Afrique, en Asie, en Europe. Trouvez une marcheuse ou un marcheur : ici
Du 5 au 11 décembre :
Le Sommet citoyen pour le climat qui se déroulera à Montreuil (Seine Saint-Denis) les 5 et 6 décembre, ainsi que la Zone d'action pour le climat installée du 7 au 11 décembre au CENTQUATRE (Paris) devraient être maintenus. Ces mobilisations seront deux grandes occasions de montrer qu'il y a des solutions et des alternatives au dérèglement climatique et que la société civile est déterminée à lutter contre la crise climatique.
*la « Coalition climat 21 » réunit plus de 130 organisations de la société civile dont la FSU. Elle entend profiter de la COP 21 pour lancer un mouvement citoyen fort et durable capable de combattre le dérèglement climatique et les inégalités qu'il entraîne.
Le SNUipp et la FSU engagés dans ces mobilisations
Répondre aux enjeux posés par le réchauffement climatique est incontournable
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) prévoit, si rien n'est fait, une augmentation des températures moyennes de l'ordre de 3,7 à 4,8°C, à la fin du siècle. Ce qui aurait potentiellement des conséquences dramatiques à l'échelle planétaire : plus de 1,4 milliards de personnes subiraient des restrictions d'accès à l'eau, les dérèglements climatiques pourraient causer la mort de plus de 100 millions de personnes et le nombre de réfugiés climatiques exploserait. Par ailleurs, il est à noter que les victimes des dérèglements climatiques sont avant tout les populations les plus pauvres, tant à l'échelle mondiale que dans les pays du Nord où les classes populaires sont aujourd'hui les plus touchées par la pollution, par exemple.
Répondre à l'enjeu climatique, c'est donc aussi lutter contre les inégalités.
Lutter contre les inégalités entre pays du nord et pays du sud. L'empreinte écologique moyenne des pays de la zone euro est par exemple plus de deux fois supérieure à la moyenne mondiale et près de cinq fois celle de la moyenne des pays africains. Mais cette comparaison cache des inégalités au sein même des pays du nord. Une étude menée au Canada met en évidence que l'impact environnemental des 10 % les plus riches est 2,5 fois plus importants que celui des 10 % les plus pauvres. Enfin, à l'échelle mondiale, 90 entreprises sont à l'origine des deux tiers des émissions de gaz à effet de serre.
La transition doit donc être écologique mais aussi sociale.
Elle doit reposer sur des politiques économiques fondées sur la redistribution des richesses pour réduire les inégalités et par une réorientation de l'économie vers un modèle non productiviste.
Cela ne se fera pas non plus sans un investissement important dans la formation. Par ailleurs, les enjeux en termes d'emploi sont également considérables. L'Organisation Internationale du Travail parle de 15 à 60 millions d'emplois supplémentaires d'ici à 2030.
Combattre pour cette transition, c'est donc lutter pour le développement de politiques publiques et le renforcement des services publics.
Se mobiliser partout dans le monde
La transition écologique et sociale nécessite de rompre avec les politiques d'austérité. En effet, alors que du plus haut sommet de l'Etat, la France est présentée comme « exemplaire sur le climat », les actes sont à front renversé : baisse du budget du ministère de l'environnement, poursuite des projets inutiles et imposés comme « Notre Dame des Landes », délivrance de nouveaux permis de recherches d'hydrocarbures liquides ou gazeux.