Appel à la riposte collective

Mis à jour le 31.01.24

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Un collectif composé de divers acteurs et actrices du secteur éducatif tire la sonnette d'alarme face à la dégradation de l'école publique. Il pointe du doigt les politiques éducatives passées et présentes et un sous-investissement chronique. Il souligne l'urgence d'une riposte collective pour contrer les conséquences néfastes sur les résultats des élèves, la fracture sociale, et le mal-être croissant au sein de l'institution éducative. Il lance enfin un appel unitaire, pour élaborer des alternatives et réformer l'école en profondeur.

Ecole, un contexte préoccupant

Le collectif lance un appel pour mettre en lumière la situation critique de l'école française , avec des signaux au rouge et des indicateurs inquiétants : baisse des résultats des élèves en mathématiques et lecture, écarts de réussite selon les milieux sociaux, mal-être scolaire des élèves, souffrance des professionnels de l'éducation... Les politiques éducatives passées et récentes, combinées à un sous-investissement chronique, sont pointées du doigt et tenues comme responsables de cette situation.

Un projet de Grenelle alternatif

Face à cette urgence, le collectif appelle à la mise en place d'un vaste mouvement visant l’élaboration d’ alternatives pour l'école. L'objectif est de mener une réforme d'envergure, visant à refonder l'institution éducative sur des principes démocratiques, humanistes, et modernes. L'appel unitaire s'adresse à tous ceux et celles qui refusent de se résigner à une école marquée par la ségrégation sociale. Le projet de Grenelle alternatif se positionne comme une invitation à participer activement à la construction de solutions concrètes pour répondre aux enjeux majeurs posés par les crises climatiques, démocratiques, et sociales qui pèsent sur nos sociétés.

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L'appel

Halte à la casse de l’école : une riposte collective s’impose

L’école française, dans son ensemble, va mal. Les signaux sont au rouge, le président en fait son affaire personnelle dans une direction amplifiant la fracture sociale qui ronge déjà notre école. Rejoignant d’autres études, les dernières évaluations PISA soulignent et confirment des indicateurs inquiétants : poursuite de la baisse des résultats des élèves de 15-16 ans en maths et lecture, confirmation des écarts de réussite selon les milieux sociaux, mal-être scolaire sensible des élèves, et souffrance des professionnels de l’éducation.

Ce constat accablant est le fruit de politiques éducatives anciennes (réactualisées et amplifiées ces dernières années), conjuguées à un sous-investissement chronique, qui ont mené le système scolaire au bord de la rupture. Et les annonces récentes de Gabriel Attal avant qu’il ne quitte le ministère de l’Éducation Nationale, parce qu’elles se situent dans la parfaite continuité des réformes précédentes, ne peuvent qu’aggraver le caractère inégalitaire et ségrégatif de l’école, et la mise sous tutelle des métiers de l’enseignement.

Pour relever le défi d’une école plus égalitaire, pour former des citoyennes et des citoyens de demain éclairé·es, à même de relever les enjeux majeurs posés par les crises climatiques, démocratiques, sociales qui pèsent sur nos sociétés, une bifurcation est plus que jamais nécessaire.

Nous ne pouvons plus accepter une gouvernance autoritaire, un management violent qui augmentent la souffrance des personnels. Nous ne pouvons plus accepter l’organisation de la ségrégation des acquisitions scolaires, évinçant les élèves majoritairement issu·es des classes populaires de la maîtrise des savoirs permettant de penser le monde pour le transformer. Nous ne pouvons plus accepter les manques de moyens financiers et humains participant de la dégradation du service public d’éducation.

C’est pourquoi nous appelons à une riposte, unitaire et collective.

Nous, mouvements pédagogiques et associations complémentaires de l’école, associations d’usagers·ères, organisations syndicales, chercheuses et chercheurs, actrices et acteurs de l’éducation, lançons un grand mouvement d’élaboration d’alternatives pour l’École, visant à une grande réforme pour refonder une institution éducative démocratique, humaniste, moderne. Nous appelons toutes celles et tous ceux qui ne peuvent se résigner à une école du tri social, à participer à nos travaux pour un Grenelle alternatif.

SIGNER L'APPEL

Les premiers signataires :

Organisations :

FSU, FSU-SNUipp, AFEF (Association française pour l’enseignement du français), AFL (Association française pour la lecture), AGSAS (Association des Groupes de Soutien au Soutien), ANCP, Appel des appels, APMEP (Association des professeurs de mathématiques de l’EP), Association Didact@Lyon, CEMEA, Collectif Didactique pour enseigner, Collectif educationbiencommun, Collectif Langevin Wallon, CRAP-Cahiers Pédagogiques, Désirs d'école, FCPE (Association des parents d’élèves), FNAREN (Fédération nationale des associations de rééducateurs de l'EN), FR MJC Bretagne et Pays de la Loire, FSU SNESUP, GFEN (Groupe français d’éducation nouvelle), ICEM (pédagogie Freinet), Les Ailes du Désir (Enseignants et partenaires des classes cinéma audiovisuel), Ligue de l'enseignement, OCCE, REP (Réseau d'éducation populaire), SE UNSA, SGEN-CFDT, SUI FSU, SNES FSU, Une École, Un Avenir...

Chercheurs et chercheuses :

Denis Adam, Sylviane Ahr, Danielle Alexandre, Gaïd Andro, Denis Bignalet-Cazalet, Rémi Bonasio, Stéphane Bonnet, Véronique Boiron, Joel Briand, Sophie Briquet-Hudazé, Dominique Bucheton, Jean-Charles Chabanne, Philippe Champy, Eveline Charmeux, Edwige Chirouter, Marie-Sylvie Claude, Françoise Clerc, Sylvain Connac, Sylvie Coppé, Jean-Claude Coulet, Lalina Coulange, Laurence De Cock, Isabelle De Peretti, Jean-Paul Delahaye, Vanessa Desvages Vasselin, Richard Etienne, Marthe Fradet-Hannoyer, Roger-François Gauthier, Patrick Geffard, Sylvie Grau, Agnès Grimault-Leprince, Martine JAUBERT, Jean-Marc Lange, Béatrice LAVILLE, Solveig Lepoire-Duc, Françoise Lorcerie, Régis Malet, Maïra Mamede, Marion Mas, Philippe Meirieu, Yann Mercier-Brunel, Christiane Morinet, Denis Paget, Nicole Patin Raybaud, Caecilia Pieri, Sylvie Plane, Patrick Rayou, Maryse Rebiere, Yves Reuter, Bruno Robbes, André Robert, Fekrije Selimi, Pierre Sève, Jean-François Simonpoli, Luc Trouche, Dominique Ulma, Jean-Pierre Véran, Carole Voisin...

Militant·es pédagogiques

Alexandra Rayzal (CRAP-Cahiers pédagogiques), Emmanuel Arvois (CGT éduc’action), Emmanuel Beaulieu (ICEM), Lilia Ben Hamouda (Café pédagogique), Claire Berest (Café pédagogique), Jean Bernardin (GFEN), Jacqueline Bonnard (GFEN), Mathieu Brabant (CGT éduc’action), Amandine Bugnicourt (Ambition école inclusive), Hélène Careil (ICEM), Catherine Chabrun (droits de l’enfant), Véronique Decker, Isabelle De Menezes (ICEM), Cathy Delarue (ICEM-pédagogie Freinet), Eric Demougin (FSU, Education nouvelle), Christian Denis (Education nouvelle), Héloïse Dufour, Emilie Pradel (Crap-cahiers pédagogiques), Dominique Faure (SNPDEN-UNSA), Cédric Forcadel, Djéhanne Gani (Café pédagogique), Jean-Philoppe Gardier (FSU SNUIPP), Daniel Gostain (FNAREN & ICEM), Juliette Grand (SNES-FSU), Marie-Odile Guellier (FCPE), Guillaume Touzé (Crap-cahiers-pédagogiques), Dominique Guy (Crap-cahiers pedagogiques), Claire Héber-Suffrin (coopération), Marc Héber-Suffrin (éducation populaire), Isabelle Henry (AFEF), Jean-Charles Join-Lambert (AGSAS), Julie Caupenne (Appel des appels), Sylvie Larue (SNEP-FSU), Mathias Lavaud, Catherine Ledrapier (GFEN, Ecole émancipée), Monica Levy (Crap-cahiers pedagogiques), Maria Magnolia (AFEF), Guy Maheux (CEMEA), Gérard Malbosc (AFEF), Marine Rougé (Crap-cahiers pedagogiques), Gérard Médioni, Alain Miossec (GFEN), Agnès Muzellec (ICEM), Christine Passerieux, Justine Pibouleau (GFEN), Annick Riffault, Karine Risselin (AFEF), Monique Royer (Crap-cahiers pedagogiques), Marie Sartori (Abulédu, logiciels libres), Guillaume Touzé (Crap-cahiers pedagogiques), Philippe Watrelot, Viviane Youx (AFEF)...

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