Teaching to test
Mis à jour le 02.09.18
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Les tests standardisés deviennent la règle à l'échelle internationale et ont des impacts négatifs sur les écoles, les enseignants et les élèves. L’obsession des performances et des résultats comparés, tant au niveau national qu'international, produit des savoirs étriqués, ignore la contextualisation des processus d'apprentissage et appauvrit le débat démocratique sur les politiques éducatives.
Des évaluations à forts enjeux
Installées depuis trente ans dans les pays anglo-saxons, des évaluations standardisées agissent fortement sur le travail enseignant. Aux états-Unis, en l’absence de programmes fédéraux, les évaluations exercent un fort contrôle sur les enseignants dont la rémunération et l’affectation peuvent dépendre des résultats.
En Angleterre, dans le contexte d’une dérégulation de la carte scolaire, les protocoles standardisés participent d’une mise en concurrence des écoles. Des indicateurs publics nourrissent les stratégies de fréquentation des familles. Cette pression indirecte favorise l’émergence de pratiques pédagogiques uniformisées, orientées vers l’amélioration des données chiffrées.
Quelles conséquences ?
Les effets pervers de ce type d’évaluations sont bien connus de la recherche. Le management par les résultats des élèves conduit parfois les enseignants à mettre en œuvre des stratégies de contournement, comme le bachotage ou le non-respect des consignes de passation. On observe également une tendance à la réduction du curriculum scolaire : les disciplines concernées sont privilégiées au détriment des autres. Cet appauvrissement des enseignements renforce les inégalités sociales dans l'accès aux savoirs et à une culture partagée. Les élèves les plus en difficulté sont souvent mis à l'écart et risquent davantage encore de basculer dans le décrochage scolaire.
L’imposition d’outils standardisés entretient également la déprofessionnalisation d’un corps enseignant démotivé car dessaisi de l’acte d’évaluer, partie intégrante du métier.
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