49-3 : Le mépris de trop
Mis à jour le 17.03.23
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En utilisant le 49-3 pour faire passer sa réforme des retraites, le gouvernement a confirmé le soutien minoritaire, y compris au Parlement, à son projet. Ce nouvel acte montre l’isolement du pouvoir vis-à-vis des citoyennes et des citoyens et le manque de légitimité démocratique de sa réforme. L’intersyndicale appelle la population à se rassembler ce week-end et à une grève et des manifestations encore plus massives le jeudi 23 mars.
Une réforme minoritaire
En Janvier, c’est par un Projet de Loi de Financement Rectificatif de la Sécurité Sociale (PLFRSS) que le gouvernement a fait le choix de présenter son projet de réforme des retraites. Ce choix, pour un projet de cette importance, montre d’emblée la fébrilité d’un exécutif qui veut « aller vite ». En effet, ce type de texte offre une limitation du temps des débats parlementaires.
Ce choix, très politique, était dicté par l’impopularité de la réforme. Impopularité qui n’a fait que grandir, illustrée par des journées de mobilisation massives. Les taux de grévistes importants mais aussi la hauteur de la participation aux manifestations qui ont eu lieu dans un nombre historiquement élevé de communes ont démontré la détermination de la population à faire échec au projet gouvernemental.
Les différents sondages ont confirmé ce rejet massif indiquant même que la majorité des sondé·es souhaitait une poursuite de la mobilisation même en cas d'adoption du texte.
Pourtant, suivant la décision d’E. Macron, le gouvernement a refusé d’entendre raison. Le jeudi 16 mars, devant la certitude d’être minoritaire à l’Assemblée, il a utilisé pour la 11ème fois en 10 mois, l’article 49-3 qui impose un vote sans débat en mettant en jeu la responsabilité gouvernementale.
Population, parlementaires… cette réforme est majoritairement rejetée. Si la Constitution est respectée, la démocratie n’en sort pas grandie et le risque de voir augmenter la défiance de la population envers les institutions est par contre certain.
Mobilisé·es contre la réforme et l’autoritarisme
Depuis le début, l’intersyndicale unie a permis l’expression du rejet de la réforme par une réelle montée en puissance de la mobilisation. Elle a d’abord réussi à démontrer à échelle large que ce projet n’était pas motivé par des raisons économiques mais qu’il s’agissait d’un projet idéologique. Puis, elle a su mobiliser la population en alternant journée de grèves puissantes, manifestations le week-end, le tout appuyé par des mobilisations sectorielles.
Jouant leur rôle de contre-pouvoir, les organisations syndicales attendaient du pouvoir une capacité à entendre le rejet qui s’exprime. L’usage du 49-3 résonne ainsi comme une insulte à la démocratie qui ne peut se résumer aux seules élections présidentielles et législatives.
Le rejet par la population est double, sur le fond comme sur la forme : 82% des sondé·es pensent que le recours au 49-3 est une mauvaise chose, 71% qu’il faut que le gouvernement démissionne et 65% sont favorables à la poursuite de la mobilisation !
Pour la FSU-SNUipp, la victoire est encore possible. Comme pour le CPE, un texte voté peut aussi être retiré. Pour y parvenir, les personnels doivent se mettre massivement en grève jeudi 23 et participer aux manifestations pour exprimer leur colère. La FSU-SNUipp appelle à déposer des intentions de grève pour tous les jours. Pour le 23 cela doit être fait lundi 20 à minuit au plus tard.
Manifestation Retraites 23 mars
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