#BilanBlanquer et annonces Macron
Mis à jour le 18.03.22
4 min de lecture
A quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, le SNUipp-FSU publie un bilan de la politique éducative conduite par Jean-Michel Blanquer pendant le quinquennat d’Emmanuel Macron. A travers 8 épisodes, chacun analysant et fouillant un aspect bien précis de cette politique, c’est toute la cohérence d’un projet libéral qui est mise à jour. Et les annonces du président-candidat projettent une saison 2 encore plus destructrice pour l’école, ses personnels et ses élèves…
Le quinquennat d’Emmanuel Macron avec Jean-Michel Blanquer à la tête du ministère de l’éducation nationale a très fortement abîmé l’école publique. A quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, le SNUipp-FSU publie un bilan de cette politique éducative à travers 8 épisodes, chacun analysant et fouillant un aspect bien précis de cette politique.
Les annonces du président-candidat projettent une saison 2 encore plus destructrice pour l’école, ses personnels et ses élèves. Au-delà d’une profonde déconsidération de l’engagement des personnels, il envisage de continuer son entreprise de démolition du service public d’éducation et de sa mission émancipatrice à travers notamment un renforcement de l’individualisation au détriment des apprentissages collectifs, une libéralisation totale avec une mise en concurrence des écoles, une explosion des cadres de modalités de recrutement et de rémunération des personnels…
Pour ces derniers, durant ces 5 années, la dégradation de leurs conditions de travail s'est accélérée à travers le maintien (hors allégements en éducation prioritaire) des effectifs de classe trop lourds, une atomisation des collectifs de travail, une course au temps engendrée par un flux de réformes incessant, une formation initiale et continue appauvrie et contrôlée… (lire l'épisode 1)
Très loin de l’objectif affiché d’une réussite de tous les élèves, Jean Michel Blanquer a renforcé les inégalités d’un système éducatif français pourtant déjà parmi les plus inégalitaires des pays de l’OCDE, en individualisant les apprentissages et en les resserrant sur des prétendus fondamentaux étriqués. Un creusement des inégalités que subissent particulièrement les élèves issus des classes populaires (lire l’épisode 2).
Ces inégalités se sont également renforcées durant la crise sanitaire dont la gestion calamiteuse par le ministère a bouleversé l’école et conduit à un ras-le-bol profond, alimenté par le mépris du ministre, qui s’est exprimé notamment dans la grève du 13 janvier (lire l’épisode 3).
Depuis 2017, le pilotage et la gouvernance ont radicalement changé en mêlant autoritarisme, verticalité et contrôle entraînant une remise en cause du principe de l’égalité territoriale et sapant les finalités même de l’école. (lire l’épisode 4).
Les personnels, enseignant-es comme AESH ont été particulièrement malmenés durant ce quinquennat avec une forme de mépris permanent du ministre à leur encontre, l’absence de véritable reconnaissance salariale et une mise à mal de leurs droits, autorisations d’absence, temps partiels, mutations… (lire l’épisode 5).
Entre le dévoiement et l’instrumentalisation de la laïcité, le recadrage de l’éducation morale et civique, la remise en cause de l’écriture égalitaire… ces 5 années ont été ponctuées par de multiples affirmations d’une conception excluante de la laïcité et des valeurs de l’école par un ministre guidé par sa boussole idéologique (lire l’épisode 6).
Malgré les déclarations péremptoires et les lectures partiales des documents budgétaires par le ministre, l’école française reste toujours largement sous-investie, ce qui se traduit par un retard avec les autres systèmes éducatifs dans les comparaisons internationales. Effectifs, remplacement, scolarisation à deux ans, Rased, Plus de maîtres… tous ces leviers pour permettre à l’école de jouer pleinement son rôle émancipateur nécessite des moyens (lire l’épisode 7).
Enfin, par l’instrumentalisation de la recherche et de la formation, par l’introduction du pilotage du système par les évaluations, les contenus scolaires ont été abîmés au cours de ces 5 années et les pratiques enseignantes appauvries et mises sous contrôle (lire l'épisode 8).
Durant ce quinquennat, Jean Michel Blanquer et Emmanuel Macron ont profondément touché les personnels dans leurs conditions de travail et de vie mais aussi attaqué sans relâche les valeurs qui fondent le service public d’éducation. Le résultat est que le métier devient de moins en moins attractif et que les inégalités se creusent. Loin de prétendre y remédier, le programme présenté par E. Macron, à l’instar de plusieurs autres, s’annonce au contraire dans la suite logique du quinquennat écoulé en s’attaquant de front aux enseignant.es et en accentuant les logiques individualisantes et de mise en concurrence.
Pour autant l’heure n’est pas au renoncement. Les personnels sont animés par d’autres valeurs et portent au quotidien la vision d’une école émancipatrice et l’objectif de former des citoyens et citoyennes éclairé·es pour contribuer à une transformation de la société. Parce qu’une autre école est possible, le SNUipp-FSU continue à œuvrer pour transformer dans ce sens le service public d’éducation.