CRPE : l’attractivité toujours en panne
Mis à jour le 04.07.25
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Les résultats des différents concours (externe, interne…) de recrutement de professeurs des écoles pour la session 2025 sont tombés. Si le nombre de postes non pourvus baisse, la réalité est loin d’être rassurante puisque le nombre de postes ouverts était moins important que les années précédentes. Les inégalités territoriales s’enkystent et s'accroissent.
Une baisse en trompe-l’œil
Avec 917 recrutements manqués cette année (contre 1583 en 2024), on pourrait croire à une embellie. Mais cette baisse n’est que mécanique : elle découle de la réduction du nombre de postes ouverts dans les académies déjà en tension, comme Créteil, Versailles ou la Guyane. Moins de postes proposés, c’est mathématiquement moins de postes non pourvus… Mais la crise de recrutement perdure.
Depuis 2013, les académies déficitaires cumulent plus de 11 800 postes non pourvus, un chiffre qui révèle une dégradation profonde et structurelle de l’attractivité du métier et des inégalités territoriales très marquées.
La tendance est à la hausse jusqu’en 2023, culminant à 1 583 pertes en 2024.
En 2025, la baisse à 917 pertes semble encourageante, mais reste artificielle, liée à la réduction du nombre de postes proposés.
Des concours supplémentaires qui ne compensent pas les besoins
Le recours aux concours supplémentaires à Créteil et Versailles continue, mais ne parvient pas à combler les besoins : seuls 200 admis·es sur 500 postes à Créteil. Un constat similaire pour les concours internes exceptionnels, qui affichent un taux de réussite inférieur aux capacités ouvertes.
Quant à la Guyane, privée de concours supplémentaire, la situation y est particulièrement alarmante : seulement 27 % des postes sont pourvus en 2025 (contre 24 % en 2024), malgré la baisse du nombre de postes proposés.
L'urgence d'agir
Le recours massif aux contractuel·les à la rentrée semble inévitable, notamment dans les académies les plus en tension. Si la réforme du CRPE à partir de 2026, avec un recrutement dès la L3, peut élargir le vivier, elle ne suffira pas à rendre le métier attractif et à inverser la tendance.
La FSU-SNUipp continue d’exiger que le ministère agisse sur les conditions de travail, la rémunération, la formation et la mobilité des personnels pour enrayer cette crise.