Baisse démographique : une opportunité pour l’École

Mis à jour le 18.12.25

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La baisse des effectifs enclenchée depuis 2010 est vue par les gouvernements successifs comme une opportunité de récupérer des moyens et de faire des économies. Mais est-ce vraiment un calcul rentable à long terme ? À l’heure où le parlement ne parvient pas à adopter un budget pour 2026, une autre lecture est proposée par le syndicat : celle d’un levier pour améliorer les conditions de travail, réduire les inégalités et renforcer la réussite des élèves.

La dégradation des conditions de travail pour les personnels de l’Éducation nationale a des causes multiples : Inclusion sans moyens suffisants, affaiblissement progressif des RASED, injonctions contradictoires, multiplication des tâches invisibles, manque de temps, attaques contre la liberté pédagogique, perte de sens du métier, absence de formation continue, non remplacement…

Le mal-être professionnel augmente de façon inquiétante chez les personnels. Il est urgent d'enrayer cette tendance et de redonner de l’attractivité aux métiers enseignants, PsyEN et AESH.

L’une des réponses structurelles à ces constats alarmants consisterait à tirer profit de la baisse démographique pour modifier les contours de l’école de façon inédite en diminuant le nombre d’élèves dans toutes les classes. En effet, les recherches scientifiques prouvent les bénéfices de la baisse des effectifs à court, moyen et long terme pour les élèves, mais aussi pour la société. Selon Julien Grenet, chercheur en économie au CNRS, professeur associé à l’École d’économie de Paris et directeur adjoint de l’Institut des politiques publiques, “la réduction du nombre d’enseignants n’est pas une opération rentable sur le long terme puisque pour 1 euro économisé sont perdus 9 euros pour la société."

Le maintien des effectifs enseignants malgré la baisse démographique permettrait notamment de :

  • rattraper le niveau européen d’effectifs par classe d’ici 2034 (passer de 22,4 élèves par classe en 2024 à 18,4 en 2034)
  • créer des postes de remplaçant·es afin qu’il n’y ait plus aucune classe non remplacée
  • permettre une meilleure inclusion de tous les élèves et donc une baisse des inégalités scolaires.
  • mettre en place partout un·e enseignant·e surnuméraire pour mieux confronter les points de vue, essayer d’autres dispositifs pédagogiques et donner du temps aux équipes en décorrélant le temps de travail des enseignants du temps de classe des élèves. C’est le “plus de maitres·ses que de classes” que porte la FSU-SNUipp depuis sa création.
  • avoir des moyens pour une formation continue de qualité

Un document de quatre pages, Baisse démographique : une opportunité historique, revient en détail sur ces enjeux…. Il présente une analyse de la démographie scolaire qui s’appuie sur les travaux de la recherche, et développe des revendications qui permettraient d’améliorer l’école. Une lecture à partager !

Baisse démographique, une opportunité historique

Dans la continuité de cette analyse, la FSU-SNUipp organise un webinaire “Moins = plus. La baisse démographique, une chance pour l’École ?” le 13 janvier à 20h. Au cours de cette soirée, Julien Grenet, directeur de recherche au CNRS, présentera ses travaux : Éducation, comment mieux orienter les dépenses publiques et la FSU-SNUipp présentera ses revendications liées à la carte scolaire 2026. 

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