Direction : une porte s’entrouvre ?
Mis à jour le 03.07.20
4 min de lecture
Lors d’une réunion avec l’ensemble des organisations syndicales du 1er degré, le ministère a présenté des premières mesures pour la rentrée 2020 sur la direction d’école. Une réunion qui fait suite à l’adoption de la loi Rilhac et à l’interpellation par courrier du SNUipp-FSU qui demandait la réouverture des discussions.
C’est par une série d’annonces faites jeudi 2 juillet, aux organisations syndicales puis directement par vidéo à la profession que le ministère a enfin rouvert les discussions sur la direction d’école. Dès septembre, se mettrait en place un nouvel agenda social avec la création de trois groupes de travail pour aborder l’évolution de la règle de calcul des décharges, la revalorisation et la délégation de compétences. Des premières mesures seront présentées aux organisations syndicales lundi 6 juillet. Une circulaire devrait être publiée dans les jours qui viennent pour formaliser ces premières annonces. D’ores et déjà le ministère a annoncé que les équipes obtiendraient la liberté de l’utilisation des 108 h dès cette rentrée, sans préciser s'il y incluait ou non les animations pédagogiques.
Aide administrative
Le ministère envisage trois pistes : l’augmentation du nombre de services civiques qui passerait de 9000 à 13000, la possibilité de s’appuyer sur les assistants d’éducation (AED) en préprofessionnalisation et enfin le lancement d’un plan de recrutement d’apprentis postbac spécialisés dans l’aide administrative. Si la nécessité d’une aide humaine au fonctionnement de l’école est une forte demande des directrices et directeurs d’école, les mesures annoncées n’y répondent pas vraiment. L’absence de formation et la durée des contrats très courts des services civiques ou l’inadéquation des missions des AED avec une quelconque aide administrative risquent de donner davantage de travail d’accompagnement aux équipes que de gains de temps en retour. Une discussion sur la mobilisation d’apprentis pourrait par contre s’entendre mais dans le cadre de la création d’un nouveau métier statutaire au sein de la Fonction publique… Tout reste à faire.
Décharges d’enseignement
Jean-Michel Blanquer a annoncé que de nouvelles règles d’attribution des décharges intégrant les spécificités des écoles, en particulier en matière d’inclusion scolaire seraient élaborées pour la rentrée 2021. Pour l’heure, aucune annonce d’évolution sur les seuils alors qu’il y a urgence. Les représentants du SNUipp-FSU ont pu rappeler que toutes les écoles publiques du pays, quelle que soit leur taille, devraient a minima pouvoir bénéficier d’une journée hebdomadaire.
Allègement des tâches administratives
Le ministre annonce la mise en place d’un calendrier des enquêtes demandées aux écoles et qu’il est disposé à réfléchir à un observatoire de l’allègement des tâches. Mais c’est un peu l’arlésienne des discussions sur la direction d’école depuis de nombreuses années, car ce n’est pas la première fois que de telles promesses sont prononcées de la rue de Grenelle. Les groupes de travail départementaux sur la direction d’école ont souvent accouché d’une souris et pas sûr que ceux annoncés cette fois à l’image des groupes Blanchet dans le 2nd degré puissent permettront de réelles avancées. Bien sûr les représentants du SNUipp-FSU y prendront toutes leur place afin de faire avancer ce dossier.
Reconnaissance salariale
Le ministre a annoncé l’octroi d’une indemnité exceptionnelle aux directeurs et directrices pour reconnaître leur engagement dans la crise du Covid-19 d’ici à la fin de l’année. Une juste reconnaissance mais qui ne doit pas occulter l’engagement de tous les personnels en la période qui ont su faire preuve de réactivité et d’inventivité avec leurs propres moyens. Aussi, au-delà d’une reconnaissance propre aux missions de la direction il s’agit de ne pas oublier la nécessaire revalorisation attendue par toute la profession.
Formation annuelle
Le ministère annonce deux jours de formation annuelle pour les directeurs et directrices. C’est un premier pas mais il reste du chemin à parcourir pour mettre en œuvre une véritable formation initiale et continue, afin de répondre à l’ensemble des besoins et à l’évolution des missions.
Le SNUipp-FSU qui avait réclamé la réouverture des discussions avec le ministère ne peut que se satisfaire que celui-ci entrouvre enfin la porte. Le syndicat sera exigeant pour obtenir des mesures concrètes répondant aux besoins revendiqués et à une véritable reconnaissance de la fonction et des missions des directrices et directeurs d’école.