Monsieur le Ministre : laissez-nous travailler
Mis à jour le 05.09.23
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Un flyer du ministère a été envoyé dans les écoles pour être diffusé aux parents. Une communication mensongère et dénigrante que le syndicat appelle à ne pas diffuser.
Monsieur le Ministre, laissez-nous travailler !
Lundi 4 septembre 2023, les élèves et les personnels des écoles se sont retrouvés comme àchaque rentrée scolaire.
Le ministre lui, fait sa rentrée médiatique et impose son discours sur l’école : port de l’abaya,expérimentation de l’uniforme, renforcement des fondamentaux …
Mais la réalité des écoles est à mille lieues des préoccupations du locataire de la rue de Grenelle. Hier, les directrices et directeurs ont parfois dû gérer le manque de personnel, l’inscription d’un élève, répondre aux sollicitations des familles… Les équipes enseignantes
ont dû faire face au manque d’AESH pour accompagner un élève en situation de handicap, à des effectifs surchargés dans les classes, mais également à la chaleur parfois extrême dans des locaux inadaptés.
C’est en cette journée si particulière que le ministre décide d’envoyer par mail aux directeurs et directrices une communication à destination des familles qui a choqué la profession. Il demande de transmettre aux parents un flyer intitulé “ Rentrée 2023 : ce qui change pour votre enfant “.
Le ministre y annonce que dorénavant l’enseignante ou l’enseignant de leur enfant mettra en place de façon régulière des séances de lecture, écriture, exercices de grammaire, orthographe et calcul laissant entendre par cette communication que ceux-ci ne font rien de
tout cela en classe. Mais que font-ils alors ?
Dans ce même flyer, le ministre présente les augmentations de salaires sans conditions accordées aux PE à partir de cette rentrée. Quelle autre administration affiche ainsi les augmentations de salaires auprès de ses usagers ?
Cette communication mensongère, dénigrant la profession enseignante ne parvient pas à masquer l’absence d’une réelle politique ambitieuse pour l’école publique. Non, aucun moyen supplémentaire pour l’accueil des élèves de 2 ans en Éducation prioritaire n’est prévu, non toutes les classes de GS, CP et CE1 ne sont pas plafonnées à 24 élèves par classe, non tous les personnels enseignants ne bénéficieront pas d’une formation au harcèlement pour ne reprendre que quelques citations de cette publication
Pour la FSU-SNUipp, il n’est pas envisageable de diffuser un tel document aux familles. L’école a plus que besoin de sérénité et de moyens pour répondre aux défis auxquels elle fait face. Pour cela, il faut faire confiance aux enseignantes et enseignants, les respecter et
les écouter en tant que professionnels de l’éducation au lieu de multiplier les annonces médiatiques à l’emporte pièce, dignes du café du commerce.
Paris, le 05/09/2023