#PasPlusDe24, mais dans toutes les classes

Mis à jour le 18.04.19

2 min de lecture

Le président de la République aurait l’intention d’annoncer une baisse des effectifs dans toutes les classes de grande section, de CP et de CE1. Une mesure qu’il faudra financer et qui reste en deçà des demandes du SNUipp-FSU

Si l’urgence patrimoniale n’avait bouleversé la communication élyséenne, il apparaît que le président de la République avait prévu d’annoncer un moratoire sur les fermetures d’écoles et un plafonnement à 24 élèves dans toutes les classes de grande section, de CP et de CE1. Des annonces qui pourraient constituer une réponse à la fois aux exigences de services publics de qualité et de proximité affirmées ces derniers mois et à une préoccupation récurrente du monde enseignant.
Car de fait, la baisse des effectifs reste une revendication première dans les écoles et un levier d’amélioration de la réussite des élèves. Une demande légitime au regard du différentiel entre les pays de l’OCDE qui comptent en moyenne 21 élèves par classe contre plus de 23 en France. Au regard aussi des plus de 100 000 classes françaises qui en comptent plus de 24.

Un effort conséquent à faire

Hors éducation prioritaire, les données disponibles permettent d’estimer à 35 000 le nombre de classes de grande section, de CP et de CE1 qui dépassent ce chiffre de 24 élèves et seraient concernées par l’annonce présidentielle. C’est donc d’un effort très conséquent qu’il est question en termes de créations de postes, même en l’échelonnant sur les trois rentrées à venir et même en tenant compte de la légère baisse démographique qui s’annonce.
Car il ne s’agit pas non plus de surcharger les autres classes. Quoi qu’il en soit, et si cette annonce venait à être confirmée, il va falloir préciser le "comment". Car aujourd’hui, c’est plutôt à une baisse régulière du nombre de postes au concours de recrutement des PE qu’on assiste. Et le gouvernement évoque également la suppression de 120 000 emplois de fonctionnaires dans le cadre de sa réforme de la Fonction publique.

Réinvestir l’école

Le SNUipp-FSU maintient de son côté son exigence de voir les effectifs baisser dans toutes les classes du primaire, de la petite section de maternelle au CM2, avec un seuil abaissé à 20 dans les classes de l’éducation prioritaire. Une mesure globale indispensable si l’on veut s’attaquer réellement aux inégalités scolaires, une mesure propre à engager une réelle priorité à l’école primaire qui reste aujourd’hui largement sous-investie.
Et surtout, que personne n'imagine que cette annonce calmerait la colère des enseignantes et des enseignants des écoles à propos de la loi Blanquer. La mobilisation reste forte pour réclamer son abandon et revendiquer un autre projet pour assurer la réussite de tous leurs élèves.