Plan de relance : ni social, ni écologique
Mis à jour le 07.09.20
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Le gouvernement annonce 100 milliards d’Euros pour relancer l’économie après le confinement. Pour la FSU et d'autres syndicats, associations et mouvement citoyens, ces mesures ne répondent ni à l’urgence sociale, ni à la nécessaire bifurcation écologique.
Ces 100 milliards sont répartis en trois tiers, pour la compétitivité des entreprises, la cohésion sociale et la transition écologique. Mais cette répartition constitue davantage "un soutien aux entreprises, y compris les plus grosses qui n’ont pas toutes des problèmes de trésorerie", selon le communiqué commun de syndicats, associations et mouvements citoyens, dont la FSU, ATTAC , Greenpeace ou OXFAM.
« Un cinquième du plan est ainsi consacré à une réduction « d’impôt de production » alors que ce type de politique a rarement favorisé les investissements utiles et ne seront d’aucun secours pour sauver les salarié•e•s de centaines de milliers de licenciements en cours ou à venir » , précise le communiqué.
Services publics et plus fragiles, les oubliés du plan
De plus, cette baisse de recette risque d'accentuer la pression sur le budget, certainement au détriment des services publics et de l’aide aux plus fragiles.
Une épargne supplémentaire de 100 milliards a été constatée chez les ménages depuis le début de la crise, le gouvernement ne prévoit de ce fait que peu d'aide pour les ménages. Or, l’épargne ne concerne pas tous les ménages et la crise a aggravé les inégalités sociales et précarisé les salarié-es les plus pauvres. 1 milliard d’euros seulement seront destinés aux plus fragiles, soit 1% du plan de relance.
De même, aucune relance des services publics n’est envisagée. Malgré leur utilité prouvée au cours de la crise sanitaire, ils ne bénéficient que de peu d’investissement. L'école par exemple ne bénéficiera que d'une aide, non précisée, pour la rénovation thermique de bâtiments publics, d'une amélioration de la qualité des cantines et de 131 millions d'euros pour la continuité pédagogique. Alors que pour répondre aux problèmes mis en exergue au cours de cette crise sanitaire, économique et sociale, investir massivement dans les secteurs de la recherche, de l’éducation et de la santé serait une nécessité.
Des alternatives crédibles, désirables et réalisables
Quant à l'écologie les mesures restent insuffisantes (un milliard par an sur deux ans seulement pour la rénovation énergétique des logements). Pour le collectif, ces mesures " assorties d’aucune conditionnalité sociale ou environnementale privent un peu plus les collectivités de fonds pour modifier en profondeur les modes de transports, de production, d’agriculture ou de logement." Elles ne permettent pas une transformation écologique et risquent d’abonder des activités incompatibles avec les limites planétaires.
Ces syndicats (dont la FSU), associations et mouvements populaires et citoyens, ont des propositions "pour des alternatives au capitalisme néolibéral, productiviste et autoritaire". Les mesures d’urgence du collectif unitaire « Plus Jamais Ça » constituent des premières pistes en ce sens.