Première rencontre avec le ministre

Mis à jour le 09.06.17

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Le 31 mai, le nouveau ministre de l’Éducation nationale recevait le SNUipp-FSU. L’occasion d’évoquer avec lui les dossiers d’actualité pour l’école et les enseignants.

Premières annonces ministérielles, investissement dans le 1er degré, rythmes, conditions d’exercice du métier : les sujets de discussion ne manquaient pas pour la première rencontre entre le SNUipp-FSU et Jean-Michel Blanquer, nouveau locataire de la rue de Grenelle. Une prise de contact que le syndicat a mis à profit pour présenter son projet pour l’école s’inscrivant dans la lutte contre les inégalités et pour la réussite de tous les élèves. Le SNUipp a aussi rappelé le sous-investissement structurel de notre pays dans son système éducatif, tout particulièrement dans le 1er degré.
Il a aussi pointé que dans les pays d’un niveau économique identique au notre et dont le système scolaire est bien plus égalitaire, trois leviers sont principalement activés : une meilleure reconnaissance salariale et professionnelle, une formation initiale et continue de qualité, ainsi que des effectifs de classes sensiblement inférieurs aux nôtres. Sur la question des moyens, tout en reconnaissant qu’« il n’y en a pas trop pour le 1er degré », le ministre considère qu’on peut en gagner par une meilleure gestion et « un rééquilibrage vers le 1er degré. »


Les dossiers d’actualité

S’il prône une « continuité infléchie » dans la politique éducative, rappelant ses réserves sur les programmes en vigueur le ministre dit vouloir des « évolutions pédagogiques grâce à une série de facteurs le permettant. » Des infléchissements confirmés par ses annonces répétées de changement. Le SNUipp a également abordé les sujets d’actualité comme le dédoublement des CP, les rythmes et les devoirs, obtenant des réponses peu claires et contradictoires.

CP dédoublés


Concernant les CP dédoublés, le ministre dit ne pas souhaiter engager une « guerre des dispositifs » entre le PDMQDC et les CP dédoublés. Pour lui, « ceux-ci pourront cohabiter » mais les Plus de maitres seront exclusivement ciblés sur les CP et CE1. Le SNUipp a exprimé de vives inquiétudes sur cet affichage de cohabitation, contredit par les premières remontées de terrain faisant clairement état de suppressions de postes de maîtres supplémentaires pour dédoubler les CP. Et de fait, le ministre confirme que les recteurs et les DASEN ont instruction d’agir sur les postes de PDMQDC mais aussi sur les “réserves” pour couvrir l’objectif de 2200 CP dédoublés. Il rajoute que des CP seront également dédoublés en REP et qu’à la rentrée 2018, le dispositif sera élargi aux CE1. Il confirme par ailleurs l’attribution d’une prime de 3000 euros pour les enseignants en REP+.

Rythmes


Le ministre a dit avoir pris note des problèmes posés par la nouvelle organisation ainsi que de l’épuisement des acteurs. S’il pense que les municipalités n’auront pas le temps nécessaire pour appliquer le nouveau décret dès septembre 2017, il considère que c’est à la rentrée 2018 que les changements seront réels. Selon lui, l’objectif du décret n’est pas de revenir à la semaine de quatre jours mais de poser un cadre permettant les quatre jours ou les quatre jours de demi et où l’Etat, en la personne des DASEN, reste maître du jeu. Aux questionnements du syndicat sur le risque d’une multiplication d’organisations différentes sur le territoire, d’une possible désorganisation du service pouvant en résulter et donc de la nécessité de définir une cohérence d’organisation pour un territoire donné, il a répondu que c’était le rôle des Dasen que d’y veiller. Sur la question de la durée de la journée de travail des élèves (6 heures + APC + soutien scolaire) il dit réfléchir à une organisation annuelle avec une réduction des vacances.
Aux interrogations sur l’avenir du périscolaire et des salariés recrutés par les mairies dans un contexte de désengagement financier de l’État, ses réponses ont été des plus évasives.

Obligations de service


Le SNUipp a demandé au ministre d’ouvrir des discussions sur la question du temps de travail des enseignants, rappelant sa revendication de réduction du temps de travail sans réduction du temps d’enseignement des élèves. Il a aussi posé la nécessité de redéfinir les obligations de service pour permettre de développer le travail en équipe. Il a enfin rappelé son action de réappropriation du temps des APC qui n’ont pas fait la preuve de leur pertinence pédagogique.
Le ministre n’a pas montré un grand intérêt à la question du temps de travail des enseignants des écoles, mais il a compris que pour le SNUipp, le dossier reste sur la table.