À l’école de la biodiver-cité

Mis à jour le 30.08.22

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Reportage à l'école Daubié (34) où dès le CP on étudie la biodiversité à l’université.

L’école Julie Daubié à Montpellier (Hérault) se mobilise pour faire vivre la biodiversité dans un quartier urbanisé.

Dès le CP, étudier la biodiversité à l’université ? À l’école Julie Daubié de Montpellier (Hérault), c’est presque l’ordinaire de la classe de Cédric Martinez. Impliquée dans « Universlacité », partenariat entre l’université et les écoles de l’éducation prioritaire de la métropole héraultaise, elle a pu « observer des insectes au microscope ou manipuler des crânes de mammifères ». Des expériences scientifiques qui prennent sens dans la dynamique collective en faveur de la biodiversité dans cette école REP+ labellisée « E3D »*. Une nécessité selon la directrice Farah Ammar pour ces enfants du quartier des Cévennes « où domine le béton et qui n’ont que très peu de lien avec la nature. Or, comment faire sans nature ? Quel homme veut-on pour demain ? ». Pour répondre à ces besoins vitaux, l’école s’est ainsi dotée d’un potager, oasis de verdure de la cour, et d’un poulailler producteur d’œufs frais. Dans l’espace de permaculture, les CE1 ne manquent pas d’activités : plantation, arrosage, paillage pour réduire la consommation d’eau, renouvellement du compost. « C’est un véritable cabinet de curiosités, se réjouit leur enseignant Simon Couture, avec mille choses à observer qui génèrent les questionnements » comme cette mue de cigale trouvée par Sélena ou les radis mûrs que récolte Adam. La compréhension vécue du cycle de vie des légumes, fruits, plantes aromatiques et mellifères et des insectes de l’hôtel n’est pas le seul bénéfice. « Dans ce lieu calme où ils peuvent discuter, dessiner ou cueillir une fraise, les élèves « agités » s’apaisent et font respecter eux-mêmes les règles de vie », se félicite Simon.

Quand l'école fait société

Le poulailler produit une prise de conscience similaire « en faveur du respect de la vie animale » selon Pascal Peytavin, enseignant de CM2. À quoi s’ajoutent d’autres acquisitions citoyennes comme l’égalité filles/garçons car « on s’occupe des animaux de manière égalitaire et les questions sur la fécondation des œufs préparent à l’éducation sexuelle et affective ». Autre enjeu de société, la sobriété est abordée via la lutte contre le gaspillage alimentaire : « sur la table de tri, les déchets végétaux de la cantine alimentent le compost tandis que pain et viande vont au poulailler », précise Pascal. Le dispositif des éco-délégués, récompensé aux niveaux académique et national, confère aux élèves du pouvoir pour décider et agir. La vente du journal d’école et la tombola « française des œufs » ont doté le conseil d’élèves d’un budget pour l’achat d’éco-cups et assiettes durables, évitant les déchets de vaisselle jetable lors des moments conviviaux. Ces actions écologiques résonnent même hors les murs de l’école. En important le tri des déchets à la maison, les élèves ont permis de pointer le défaut d’équipements dans les immeubles, obligeant la municipalité à s’engager. Une fierté pour l’équipe, « investie au-delà du cadre scolaire » selon la directrice, mais qui garde les pieds sur terre, consciente, comme Pascal, qu’à l’école, « on sème des graines, sans voir grandir l’arbre ».
* École en démarche de développement durable

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