Des dessins et des mots
Mis à jour le 19.04.22
2 min de lecture
...pour vaincre la violence. "Quand on te fait du mal" de Muriel Salmona et Claude Ponti
Des dessins et des mots pour vaincre les violences
« Aider les enfants victimes de violence, informer, identifier et comprendre les conséquences psycho-traumatiques pour sortir de l’isolement est l’objectif de « Quand on te fait du mal » », explique Muriel Salmona, psychiatre, présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie et co-autrice de l’ouvrage avec Sokhna Fall et Claude Ponti. Une brochure qui s’adresse aux jeunes enfants, de la maternelle au CE1, une tranche d’âge pour laquelle, jusqu’alors, il n’y avait aucun outil pour parler des violences. Or, selon les chiffres de l’OMS*, un quart des adultes déclarent avoir subi des violences physiques dans leur enfance dont une femme sur 5 et un homme sur 13. Sachant que 50 % de ces violences ont lieu avant l’âge de dix ans et que l’expérience de la violence dans l’enfance a un impact sur la santé et le bien-être pendant toute la durée de la vie, « il y a urgence, selon Muriel Salmona, que l’on soit professionnel du soin, encadrant petite enfance, enseignant, parent ou simple citoyen, à être informé pour dépister, comprendre et aider les enfants à se soigner ».
L'illustration, un support essentiel
Le texte et les illustrations se répondent autour d’un personnage imaginaire de Claude Ponti auquel peuvent s’identifier indifféremment filles et garçons. « Le dessin est très puissant, il permet de ressentir des émotions, d’expliciter les situations, de comprendre des mots compliqués, de tout dire », rapporte l’illustrateur. Mais si celui-ci est habitué à dessiner pour les jeunes, il n’en demeure pas moins que certaines situations ont été plus difficiles que d’autres à imager : « dessiner les attouchements sexuels m’a pris du temps, je ne savais pas comment les symboliser. J’ai choisi, au final, de les représenter par une main sans corps ».
Vingt pages identifient les comportements et les émotions que peuvent ressentir les enfants ayant subi des violences, les définissent, expliquent qu’elles peuvent rendre malade, rappellent le droit mais surtout insistent sur le fait que ce n’est jamais la faute de l’enfant et que ce sont des blessures qui se soignent. « Cette brochure doit être présentée aux enfants par un adulte pour pouvoir à la fois répondre aux questionnements mais aussi donner des explications et accompagner le cas échéant** », précise Muriel Salmona.
* Organisation mondiale de la santé ** Un guide spécifique est à retrouver sur le site de l’association Mémoire traumatique et victimologie