Écouter et agir sans blâmer

Mis à jour le 01.10.22

3 min de lecture

Reportage à l’école du Blosen à Thann qui met en place des espaces de dialogue

L’école élémentaire du Blosen à Thann (Haut-Rhin) met en place des espaces de dialogue pour lutter contre le harcèlement.

L’école élémentaire du Blosen à Thann (Haut-Rhin), qui compte 6 classes et une Ulis, n’échappe pas depuis quelques années à la gestion de situations sensibles. C’est quinze jours après la rentrée de l’an dernier que l’équipe pédagogique a dû faire face à une situation de harcèlement ressenti. Alertée par des parents dont l’enfant ne fréquentait plus l’école, l’équipe a eu recours au dispositif pHARe que Catherine Metz, IEN de la circonscription, commençait à déployer avec la formation de référents.
« L’école est inclusive et nous avions l’habitude de travailler sur le vivre ensemble », commence Arnaud Schwartz, directeur par intérim au moment des faits. Vu l’ampleur que prenait la situation, nous avons, avec l’inspectrice, mis en place les protocoles. La famille et l’enfant ont été suivis et accompagnés par l’assistante sociale en charge des situations de harcèlement à la DSDEN* ». Le directeur et Audrey Finck, maîtresse G et coordinatrice de l’Ulis, mènent alors de petits entretiens individuels de « préoccupation partagée » avec des élèves de la classe, supposés harceleurs ou suiveurs, dont le but est de développer l’empathie envers la victime. « S’il s’agit d’écouter la victime, avec les entretiens non blâmant, les « harceleurs » sont aussi écoutés, sans être accusés, explique Sophie Scaravella, CPC et personne ressource de la circo. Nous les interrogeons sur ce qu’ils savent de la situation et comment ils pensent que cela peut s’améliorer. En entrant dans le processus de la reconstruction du bien-être de la victime, ils trouvent ainsi une porte de sortie et peuvent évoluer dans leur comportement. » 

Garder le lien avec l'école

« L’objectif était de rescolariser l’enfant, affirme l’inspectrice. Il fallait donc recréer une alliance avec les parents pour qu’ils retrouvent la confiance en l’école ». « La situation de retour à l’école a été prise en compte et discutée avec les deux familles et une solution a été trouvée, complète Arnaud Schwartz. La coordination et la cohésion entre tous les adultes sont importantes et dans le même temps, l’équipe a aménagé les espaces de la cour et les temps de récréation pour éviter que les élèves concernés ne se croisent ». Pendant quelque temps, l’enseignant a continué à assurer un suivi personnalisé des élèves. « Une partie de l’équipe a été formée à la sensibilisation au harcèlement, nous avons revu les documents proposés et le conseil des maîtres s’est emparé de cette problématique que nous avons inscrite dans notre projet d’école à travers des activités à mettre en place dans les classes », raconte Cindy Hell, la directrice. Les messages clairs sont développés, les délégués reprennent leur rôle et les élèves font du théâtre. Dans la cour, les médiateurs remettent leur gilet et le partage des espaces est organisé. Des moments de convivialité et de partage avec les parents – qui avaient été abandonnés pendant la pandémie – ont été relancés à l’école : jeux de sensibilisation au harcèlement, café des parents, soirée astronomie…

*Direction des services départementaux de l’Éducation Nationale.

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