Fière de son métier

Mis à jour le 22.01.23

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Portrait d'une maîtresse E

MAÎTRESSE E : UN MÉTIER QUI A ENCORE DU SENS

FsC 487 portrait Maîtresse E

Un parcours professionnel qui a fait de Laure Brasa une maîtresse E fière de son métier. Pour combien de temps encore ?
Le parcours professionnel de Laure Brasa l’a conduite à exercer son métier au service d’élèves pas toujours à l’aise avec les attentes scolaires. Maîtresse de CP et CE1 en milieu rural, elle est mise en difficulté par un élève qui épuise ses ressources professionnelles et personnelles. « Tous mes gestes professionnels étaient remis en question, c’était rebondir ou sombrer ! », affirme-t-elle. Accompagnée d’une conseillère pédagogique qui lui permet de prendre du recul, d’analyser la situation et de construire de nouvelles réponses, la sortie de l’impasse dans laquelle elle était engagée la fait cheminer. Sous la pression amicale d’une collègue maîtresse G, elle accepte d’occuper un poste de « faisant fonction » de maître E à ses côtés. Un virage décisif. Le besoin de formation se fait impérieux. Hasard du calendrier des réformes, elle suit la dernière année de formation au CAPA-SH - certificat d'aptitude professionnelle  pour les aides spécialisées, les enseignements adaptés et la scolarisation des élèves en situation de handicap -  mêlée d’éléments de la nouvelle formation CAPPEI - certificat d'aptitude professionnelle aux pratiques de l'éducation inclusive - . De nombreux modules sont alors communs aux formations E et G et font craindre la perte de spécificité de chacune des missions. « L’accompagnement des tuteurs, même s’il avait déjà été réduit, était encore solide, confie Laure. Cette formation était très perturbante mais m’a fait relever la tête... ». Les nouvelles prescriptions institutionnelles entrant en vigueur lui font pourtant dire : « À peine formée, j’avais l’impression d’être déjà périmée ! ».

Des ressources au plus près du métier

« J’avais été formée à prendre des enfants en petits groupes et dès la rentrée suivante, on m’a dit : « C’est terminé, maintenant c’est de la co-intervention », témoigne-t-elle. Je ne savais pas du tout ce que c’était, ni quels étaient les avantages et les inconvénients... donc j’ai trouvé les endroits où je pouvais construire des réponses à mes questions. » Pour compléter les modules de formation, elle décide d’intégrer l’association des maîtres E de Gironde puis d’assurer les missions de tutrice CAPPEI. Avec ses pairs, elle échange, réfléchit et construit de nouveaux gestes professionnels articulant prescriptions institutionnelles et culture du métier. « Cette transformation de notre métier me questionnait énormément, je ne voyais pas l’intérêt des nouvelles orientations, si ce n’est une prise en charge massive des élèves, remarque Laure. Par le travail de tutrice, par des échanges au sein de l’association, j’ai pu réfléchir et me référer à mon éthique professionnelle pour pouvoir dire : dans ce cas-là ça marche, mais là, ça ne marche pas. » Avec ses collègues du Rased, elle assume aussi d’assurer une présence régulière dans toutes les écoles du secteur alors que les prescriptions vont plutôt dans le sens d’interventions massées. « Pour nous, ce qui prime c’est l’intérêt des élèves, affirme-t-elle. Nous avons la chance d’avoir un IEN qui, même s’il nous incite toujours à suivre les préconisations institutionnelles, a confiance dans notre professionnalité et respecte nos choix. »« Je suis heureuse au travail mais je sens que le métier bouge, s’alerte Laure. Aller toujours vers plus de quantitatif au détriment du qualitatif peut me faire perdre le sens du métier... C’est très insécurisant et pourrait me faire renoncer à l’exercer. »

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