L'art de lire

Mis à jour le 27.05.24

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Reportage à Orly : faire des liens culturels permanents

Loin des apprentissages discontinus des futurs programmes, la profusion de sorties culturelles sert de support d’écritures et de lectures à l’école Marcel Cachin.

« Enseigner, c’est faire des liens culturels permanents », expliquent d’une même voix Cécilia Ouzane et Marina Lacheau, enseignantes à l’école Marcel Cachin d’Orly. Dans leur classe de cette école REP du Val-de-Marne, les coins bibliothèque regorgent de livres autour de l’art et témoignent d’une démarche plaçant la culture et la notion de plaisir au cœur des apprentissages. Musées, cinéma, spectacles vivants, expositions, danse accompagnée par une chorégraphe ont ainsi rythmé l’année… « Ces nombreuses sorties en font des possibles plus ordinaires », développe Cécilia. Des séances de lecture et d’écriture s’inscrivent dans ce foisonnement culturel. En ce mois de mai, les élèves de CE1 sont portés par le mythe d’Atalante et d’Hippomène, autour d’activités diversifiées, dans une complémentarité entre oral et écrit. Le mythe raconté, la lecture dans une version simplifiée par les enseignantes, la verbalisation des émotions et des intentions, le retour d’une visite au musée du Louvre dans le cahier de PEAC*… Dans ce grand cahier, qui suit les élèves du CP au CE2, les écrits sont multiples : plan de musée, tickets de RER ou d’entrée, flyers, livret de visite, photos légendées… Les dessins réalisés par les élèves sont complétés par des impressions et des comptes-rendus rédigés par les enfants ou les PE. « Ce support, nous avions envie qu’il soit beau, sur le modèle des cahiers de vie de maternelle. Qu’il donne envie de le feuilleter et de le garder toute la vie ! », s’enthousiasme Marina.

Une pratique culturelle 

Suite à leur dernière visite contée au Louvre, les élèves associent de courts portraits de personnages mythologiques à leur nom et à leur statue vue au musée. Les textes ont été conçus en simplifiant les phonèmes pour éviter trop de freins de décodage. Une première lecture collective, puis en binôme, permet de remettre à jour le vocabulaire et ne manque pas de déclencher des questions sur la langue ou la compréhension. « Pourquoi tu prononces « Dzeus » alors qu’il n’y a pas de d ?», demande Alyssa. « Si les cieux, c’est le pluriel de ciel, il y avait plusieurs ciels ? », interroge Issam. Les enseignantes, convaincues par le côté émancipateur de cette approche, sont pourtant surprises de l’implication, des connaissances et de la culture commune acquises. « C’est intéressant aussi de voir que certains ne lisent pas les textes entiers mais vont piocher des indices, une stratégie propre à la lecture documentaire », note Marina. Prochaine étape : la création de devinettes pour les autres classes. Les deux collègues échangent sur leur format : énigme façon « Julien Lepers » ou sous forme de question, « ce qui permettrait d’appuyer la structure syntaxique interrogative » ? Les élèves ont également réalisé un podcast présentant l’histoire d’Atalante et d’Hippomène sous forme de dialogue. Une occasion de travailler l’intonation d’une lecture à voix haute dans une situation réelle de communication. Il servira d’introduction à leur danse lors de la Nuit des musées. Pour Cécilia comme pour Marina, « il ne s’agit pas de lire vite ! La lecture est moins empreinte de pressions et prend la valeur d’une trace culturelle. Elle reste un moyen de savoirs et de partages. »

*Parcours d’éducation artistique et culturelle.

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