Myopie : de plus en plus d'enfants
Mis à jour le 12.05.22
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La myopie grossit à vue d'œil : les modes de vie pointés du doigt.
En février dernier, une équipe du CHU de Poitiers a publié les résultats d’une étude épidémiologique sur la myopie de l’enfant, de l’adolescent et du jeune adulte. La myopie, trouble de la vue rendant flous les objets éloignés, toucherait près de 37% des adultes et 20,5% des 0/18 ans en France. Une proportion qui a doublé en moins de deux générations. Cette étude, bien que première du genre en France, fait écho à plusieurs autres. En 2012, une recherche singapourienne montrait qu’un enfant chinois risque à 78% d’être myope à 15 ans. Des résultats confirmés par un article paru la même année dans la revue scientifique « The Lancet » qui annonçait que 90% des élèves des lycées asiatiques étaient myopes. Un chiffre qui a triplé en une génération. Ces taux sont bien loin de ceux de l’Europe occidentale… pour l’instant. Selon une étude anglaise parue en 2016, un quart des Européens seraient myopes, une proportion qui a doublé en 40 ans. Au niveau mondial, 40% de la population serait atteinte de ce trouble visuel. Et d’ici à 2050, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) table sur 5 milliards d’individus touchés, soit la moitié de la population mondiale.
Les modes de vie pointés du doigt
Qualifiée d’endémique par certains scientifiques même si « sans virus et sans contagion », la myopie peut avoir des conséquences lourdes pour le malade. Glaucome, décollement de la rétine, voire cécité, sont des effets qui entament la qualité de vie et entraînent parfois une perte d’autonomie notamment dans les pays au système de santé fragile. Les origines de ce trouble visuel sont certes héréditaires – le risque de myopie est doublé avec un parent atteint et triplé si les deux parents sont myopes – mais pas seulement. Le mode de vie citadin qui sollicite de plus en plus la vision de près, le manque d’exposition à la lumière naturelle qui favorise la libération de la dopamine nécessaire à la transmission des images au cerveau, le passage constant de l’écran aux livres ou encore du cahier au tableau… sont autant de facteurs aggravants expliquant la hausse du nombre de personnes atteintes. Afin d’éviter que la myopie ne s’installe et ne progresse trop vite, c’est dès le plus jeune âge qu’elle doit être prise en charge.