Pour apprendre et grandir
Mis à jour le 19.01.21
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L’histoire de la maternelle, parsemée d’effets de balancier sur les objectifs poursuivis.
« Les petites écoles à tricoter », puis « les salles d’asile ou salles d’hospitalité » à fin du XVIIIe siècle, avaient pour vocation de garder les enfants des familles modestes afin que les mères puissent travailler. Les lois Ferry instituent une école maternelle publique, gratuite, laïque et non obligatoire. Elle est dotée d’une inspection à part. Au même moment, l’Association générale des enseignants des écoles et classes maternelles publiques (Ageem) voit le jour. Les premiers programmes définis en 1908 sont une ambition éducative et non basée sur l’instruction : absence d’exercices trop scolaires, jeu spontané ou encore adaptation des locaux et du mobilier. L’école maternelle après 1945 accueille tous les milieux sociaux. Ce changement induit des textes qui la « scolarisent » de plus en plus. En 1989, un tournant avec la réforme des cycles : les livrets d’évaluation deviennent obligatoires. L’école maternelle est vue comme « lieu d’expériences et d’apprentissages, centré sur l’enfant » et dans le même temps, elle est assujettie à des objectifs précis et une pédagogie normative par la loi de 1995. Cette évolution est accentuée en 2002 car les apprentissages doivent permettre de développer chez l’enfant des compétences exigibles à la fin de l’école maternelle. En 2008, les déclarations du ministre de l’époque concernant les couches culottes montrent le mépris pour les PE de maternelle. Les programmes de 2015 permettront une approche équilibrée entre une école pour apprendre et une école du bien-être qui prend en compte les besoins des jeunes enfants. Et maintenant ?