Nouvelle ministre, la profession exige des actes
Mis à jour le 09.02.24
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Après un mois de chaos, le ministère de l’éducation nationale retrouve enfin son plein exercice avec la nomination d’une nouvelle ministre. Alors que la profession est mobilisée face à la dégradation des conditions de travail et que la communauté éducative
s’oppose unanimement au choc des savoirs, la nouvelle ministre doit rapidement donner des gages.
Il aura donc fallu un mois de déclarations mensongères et polémiques d’Amélie Oudea Castera pour que le Président Macron accède à la demande de la profession et de la FSU SNUipp de la remplacer en restaurant le ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse.
Ce ministère de plein exercice, le syndicat le réclame depuis la mi-janvier et cela n’aura abouti qu’à une perte temps considérable significative du mépris présidentiel pour un ministère au bord de la rupture. Ce long mois dont le point d’orgue a été la forte mobilisation du 1er février restera significatif de la perte de confiance des personnels envers un pouvoir politique hors sol.
Il y a urgence pour les conditions de travail
Depuis plusieurs mois, la colère gronde dans les écoles publiques et la profession est mobilisée pour que les choses changent.
Inclusion sans moyens, non remplacement, effectifs, droits des personnels bafoués, fermetures de classes … mais aussi absence de véritable reconnaissance salariale sont autant d’éléments qui provoquent mal être et souffrance au travail et qui nécessitent des moyens en création de postes et en revalorisation. Nicole Belloubet, nouvelle ministre de l’Éducation Nationale et de la jeunesse devra y répondre et très vite.
Une opposition unanime au “choc des savoirs”
Ce mal être est accentué par la volonté de mettre en place « à marche forcée » le "choc des savoirs" qui constitue une remise en cause fondamentale de la professionnalité enseignante mais aussi des objectifs de l’école publique. Enseignantes et enseignants, parents d’élèves, chercheurs, personnels de direction, corps d'inspection… l’ensemble de la communauté éducative s’oppose à ce “choc des savoirs” et l’a fait savoir en votant contre les décrets présentés lors du Conseil supérieur de l’éducation (CSE) du 8 février. Personne ne veut de ce tri social organisé.
Il faut entendre raison. Gabriel Attal et Nicole Belloubet seraient bien inspirés de tenir des expériences récentes qui ont une nouvelle fois démontré que l’on ne réforme pas contre les enseignantes et enseignants. Renouer un véritable dialogue avec la profession et les organisations syndicales représentatives est donc indispensable.
Un autre projet pour l’Ecole publique
Quelle que soit la valse des ministres, la FSU-SNUipp continue de défendre sans relâche un projet émancipateur pour tous les élèves et la nécessité de moyens conséquents pour améliorer les conditions d’exercice des personnels de l’Éducation Nationale particulièrement mises à mal.
Pour regagner la confiance des enseignantes et enseignants, ainsi que des AESH, la ministre Nicole Belloubet devra leur donner des gages. Avec la profession, la FSU-SNUipp exige des actes.