Direction d’école : bien loin des besoins

Mis à jour le 27.11.20

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Avec 600 postes et 21 millions d’euros à se répartir entre les 44 500 écoles pour financer des décharges supplémentaires et revaloriser la fonction de direction, les moyens dégagés par le ministère ne conduiraient qu’à un saupoudrage, loin des enjeux et des besoins, rendus encore plus accrus par la situation exceptionnelle dans laquelle se trouve l’école depuis mars dernier.

Après une longue interruption avant les vacances d’automne et les annonces du ministre, un groupe de travail s’est tenu mardi 24 novembre avec l'ensemble des organisations syndicales pour envisager leur traduction concrète.

Sur les décharges 

Quatre propositions ont été amenées par le ministère pour décliner les propos du ministre dans le cadre budgétaire contraint qu'il donne. Cette traduction restera très virtuelle pour la majeure partie des 44 500 écoles avec l’octroi de seulement 600 postes pour les décharges de direction, soit 5% des moyens qui y sont actuellement consacrés. En parallèle, le ministre annonce la sanctuarisation des 900 postes actuellement “consommés” par les décharges aux petites écoles, avouant au passage que jusqu’à présent elles pouvaient être utilisées à d’autres fins. Dans les scénarios proposés certains n'accordent plus une priorité aux petites écoles, ce qui faisait pourtant consensus lors du précédent groupe de travail. Les décharges supplémentaires pourraient ainsi être attribués à telle ou telle catégorie d’école mais elles ne conduiraient qu’à une amélioration « à la marge » et pour une seule partie d’entre elles. Toute amélioration, même minime, pour une catégorie obère toute possibilité d’avancées pour les autres au vu de l’enveloppe insuffisante.

  • Hypothèse 1 : supprimant la distinction maternelle / élémentaire actant l'augmentation de décharge pour les petites écoles et l'une des mesures suivantes : 
    - 1/3 de décharge pour les écoles de 7 classes : 250 ETP
    - Quotité de 1/2 décharge pour toutes les écoles de 9 classes : 256 ETP - décharge totale pour toutes les écoles de 13 classes: 180 ETP
  • Hypothèse 2 :
    - 1/8ème de décharge pour les écoles de 3 classes,  - ajout de 2 jours pour les écoles de 1 et 2 classes, qui conduirait à une décharge respective de 6 jours /an et 12 jours /an,- Il resterait alors 138 ETP à répartir pour toutes les autres écoles…
  • Hypothèse 3 : augmenter toutes les décharges de direction 
    - Augmenter les décharges des écoles de 1, 2 et 3 classes de 2 jours, afin d’atteindre respectivement 6 jours et 12 jours par an.
    - Les 353 ETP restants seraient alloués aux autres écoles, sans définir comment.
  • Autre proposition : Améliorer les décharges des petites écoles et allouer les ETP restants pour valoriser la gestion d’ULIS et/ou de PIAL

Si le passage à 1/8ème de décharge des écoles de 3 classes, soit une journée de décharge toutes les deux semaines, constitue une avancée, dans la seule hypothèse 2, elle est bien maigre et reste encore à l’état de proposition avant le prochain groupe de travail. Par manque de volonté politique, le ministère acte peu d’avancées pour la direction d’école en n’accordant pas plus de temps de décharge à l’ensemble des directeurs et des directrices.

Sur la revalorisation de la fonction

Le ministère fait encore et toujours le choix de mesures indemnitaires au détriment de bonifications indiciaires. Il propose plusieurs scénarios pour affecter l’enveloppe globale de 21 millions d’euros, la pérennisation de l’indemnité exceptionnelle de rentrée de 450€ versée cette année ou une attribution en fonction du nombre de classes favorisant ainsi les plus grosses écoles. Ces derniers scénarios reviendraient à une forme de « troc », pas de décharges supplémentaires faute de moyens budgétés mais davantage d’indemnitaire en échange. A l’inverse des besoins pourtant exprimés à plusieurs reprises par les directrices et directeurs, dans le sondage ministériel comme les réunions syndicales, sur leur besoin de temps et d’aide humaine au fonctionnement de l’école.

Les moyens dégagés actuellement par le ministère ne sont pas à la hauteur des enjeux de la direction et du fonctionnement de l’école, qui plus est dans un contexte exceptionnel qui nécessiterait des mesures exceptionnelles.
Par ailleurs, dans le cadre d’un plan d’urgence pour l’école, il s’agit de budgéter et d’acter toute une série de mesures répondant aux besoins des écoles : allègement réel des tâches, aide statutaire formée au fonctionnement de l’école, augmentation des temps de décharge de toutes les écoles, pas d’école sans décharge hebdomadaire, et une nécessaire revalorisation.