École sous Covid : des constats sans équivoque

Mis à jour le 10.10.20

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Alors que le Ministre martèle dans les médias que tout va bien dans les écoles, qu'enseignants et élèves ne courent aucuns risques, sur le terrain le ressenti est autre. Le SNUipp-FSU dévoile les résultats de l'enquête qu'il a menée auprès des PE. Plus de 10 000 réponses confirment ce que le syndicat porte depuis des semaines, la réalité d'un système éducatif incapable de répondre aux enjeux actuels et qui n'a pas les moyens nécessaires de faire face aux crises comme aux objectifs qui lui sont assignés.

Communiqué de presse

École sous covid : des constats sans équivoques

Si « l’école n’est pas le nid du virus » comme l’assénait encore le ministre la semaine dernière, elle reste en revanche celui de l’inquiétude et de l’insécurité. C’est ce que montrent les résultats de l’enquête du SNUipp-FSU faite auprès des personnels des écoles. A ce jour, plus de 10 419 réponses confirment globalement ce que porte le syndicat depuis des semaines.

Depuis la rentrée le ministre de l’Éducation nationale répète à l’envi que les élèves et personnels ne prennent aucun risque à fréquenter les salles de classes, les réfectoires, les cours de récréation ou les gymnases. La confirmation de la reprise épidémique avec des contraintes spécifiques par zones ne l’ont pas conduit à infléchir un discours qui apparaît de plus en plus en décalage avec ce qu’expriment les personnels des écoles comme le montre l’enquête.

Concernant la sécurité, plus de 81% des répondants se sentent mal protégés dans l’exercice de leurs fonctions, voire très mal protégés pour une personne sur deux. 83% s’inquiètent de l’efficacité du masque en tissu fourni par l’Éducation nationale. Un sentiment d’insécurité, rarement exprimé à un tel degré par la profession, renforce la sensation d’un traitement « à part » de l’école, sans bénéficier des mêmes mesures que dans le reste du monde du travail. Par ailleurs, 75% des répondants estiment que le passage d’un à trois cas avérés pour fermer une classe est inadapté au contexte épidémique actuel.

Les gestes barrières sur lesquels tout le monde s’accorde depuis le début de l’épidémie et qui fondent encore les mesures pour limiter la circulation du virus sont, sans surprise, impossibles à mettre en œuvre dans les écoles. Le SNUipp-FSU avait alerté, bien en amont, le ministère sur les difficultés que rencontreraient les équipes pour limiter les brassages et respecter les distanciations.

Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que 64% des personnels se prononcent en faveur d’un renforcement du protocole sanitaire, garantissant aux élèves comme aux personnels plus de sécurité, même si celui-ci implique une réorganisation temporaire du temps scolaire, en fonction des zones d’alerte et de l’intensité de l’épidémie. En cas de circulation très active du virus, plus de 70% des répondants sont favorables au travail en demi-groupes pour permettre la distanciation physique et éviter le brassage des élèves. Une solution qui éviterait ainsi une fermeture complète des écoles entraînant alors des ruptures d’apprentissages pour les élèves.

Cette enquête met en lumière le décalage flagrant entre ce qui est préconisé et mis en place pour l’Éducation nationale et ce que ressentent les personnels dans les écoles. Pour le SNUipp-FSU, l’école sous covid, dont les conséquences ont été insuffisamment anticipées, montre aussi la réalité d’un système éducatif incapable de répondre aux enjeux actuels et qui n’a pas les moyens nécessaires de faire face aux crises comme aux objectifs qui lui sont assignés.

De toute urgence, le ministre doit donner les moyens nécessaires aux écoles pour permettre à la fois une protection sanitaire maximum et une plus grande continuité scolaire possible, et ce quelle que soit l'intensité de l’épidémie.

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