Evaluations nationales, toujours des difficultés
Mis à jour le 30.11.22
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Les résultats des évaluations nationales montrent des difficultés récurrentes en compréhension de textes et de mots et en résolution de problèmes. Les injonctions ministérielles des dernières années ne répondent donc pas aux besoins éducatifs des élèves les plus en difficulté. Il est temps que le Ministère reconnaisse la professionnalité des personnels en retirant ces évaluations et leur donne plutôt les moyens d’exercer leurs missions, pour la réussite de toutes et tous.
Evaluations nationales, des difficultés persistantes
Le ministère vient de publier les résultats des évaluations nationales CP et CE1. Contrairement à ce qu’il annonce, les enseignantes et enseignants n’ont pas besoin de ces résultats pour savoir où en sont leurs élèves et adapter leur enseignement. Ils évaluent régulièrement leurs élèves et n’attendent pas fin novembre pour remédier à leurs difficultés.
Si le ministère se réjouit d’une amélioration des résultats, ces évaluations montrent que les difficultés rencontrées par les élèves restent dans le domaine de la compréhension orale de mots et de textes ainsi que dans la résolution de problèmes en mathématiques. Des compétences qui sont pourtant essentielles dans la suite de la scolarité des élèves. Ainsi les prescriptions et les injonctions faites aux enseignantes et enseignants de maternelle et de CP de se centrer sur les aspects mécaniques de la lecture pendant le précédent ministère, auront placé au second plan la compréhension et le sens de la lecture. De fait, les inégalités continuent d’exister entre les élèves en éducation prioritaire et les élèves hors éducation prioritaire.
Par ailleurs, depuis plus de deux ans, l’école doit faire face à la crise du Covid : impact du confinement de 2020, élèves absents et absences enseignantes non remplacées. Face à cela, le ministère ne propose rien pour répondre aux conséquences pédagogiques de la crise. Une fois de plus les PE doivent y faire face seuls, alors que cela nécessite des moyens en personnels supplémentaires, notamment en personnels remplaçants et spécialisés. La seule réponse du ministre est une énième réforme qui portera sur la classe de sixième alors même qu’aucun bilan n’a été fait des dédoublements en GS, CP et CE1.
Il est urgent de stopper ces évaluations nationales. Elles ne servent qu’à imposer des pratiques et des méthodes uniformes qui font perdre le sens du métier. Les PE ont besoin que le ministère reconnaisse leur professionnalité et qu’il les laisse exercer pleinement leur liberté pédagogique dans le cadre des programmes. Le SNUipp-FSU demande toujours qu’un comité de suivi des dédoublements soit mis en place en y associant l’ensemble de la recherche en éducation.
Paris, le 28 novembre 2022