Loi “handicap” : déjà 20 ans, et pourtant…
Mis à jour le 12.02.25
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Le 11 février 2005, la France adoptait une loi ambitieuse pour l’inclusion des personnes en situation de handicap, dont l’inclusion scolaire. Vingt ans plus tard, l’école peine toujours à remplir cette mission faute de moyens humains et matériels adaptés. La FSU-SNUipp alerte : l’inclusion ne peut pas être un simple affichage politique, mais une réalité effective et de qualité pour tous et toutes.
Si la loi de 2005 a permis de faire avancer les droits des élèves en situation de handicap, son application reste largement insatisfaisante. Sur le terrain, les équipes pédagogiques font face à une situation de plus en plus dégradée : classes surchargées, manque criant d’Accompagnant·es des Élèves en Situation de Handicap (AESH), absence de formation des enseignantes et enseignants, dispositifs d’accompagnement insuffisants...
Cela détériore considérablement les conditions d’apprentissage des élèves en situation de handicap, tout en compliquant également le travail des personnels et la scolarité des autres élèves.
Le manque de places dans les établissements médico-sociaux et dans les dispositifs Ulis aggrave la situation. Sans solutions adaptées, des élèves se retrouvent dans des classes ordinaires sans accompagnement suffisant. Face à ces impasses, familles, enseignant·es et AESH sont souvent démunis.
Les AESH jouent un rôle fondamental dans la scolarisation des élèves en situation de handicap, mais leur précarité reste une injustice criante. Recrutées en contrat précaire, mal rémunérées, sans véritable perspective d’évolution professionnelle, elles sont trop peu nombreuses et souvent contraintes d’assurer un accompagnement morcelé entre plusieurs élèves. Cette situation inacceptable empêche une prise en charge continue des élèves concerné·es. En 2024, malgré 135 000 AESH en poste, environ 24 000 élèves en situation de handicap restent sans accompagnement adapté.
L’inclusion ne se décrète pas, elle se construit avec des moyens humains et matériels à la hauteur des besoins. Pour cela, la FSU-SNUipp revendique :
- Le recrutement massif d’AESH sous statut de la fonction publique avec un salaire digne.
- Une baisse des effectifs par classe pour permettre une prise en charge adaptée des élèves.
- Le recrutement et la formation d’enseignant⋅es spécialisé⋅es à hauteur des besoins
- Une formation renforcée des PE sur les besoins spécifiques des élèves en situation de handicap.
- L’ouverture de places suffisantes dans les établissements et dispositifs spécialisés pour garantir des parcours adaptés.
- Une revalorisation de l’ensemble des moyens alloués à l’accompagnement des élèves en situation de handicap.
En mars 2024, la FSU-SNUipp réunissait près de 120 PE et AESH lors des états généraux de l’enseignement adapté pour témoigner des réalités locales et mettre en lumière les apports de la recherche. Ces États généraux avaient mobilisé en amont plus de 800 collègues à travers tous les départements. Cette journée a permis d’établir un état des lieux des besoins et des revendications des personnels, tout en réaffirmant l’engagement de la FSU-SNUipp pour une école émancipatrice et porteuse de justice sociale.
Cette année encore, la FSU-SNUipp réaffirme son engagement en faveur d’une école inclusive, soucieuse de n’exclure personne. Elle invite les personnels au webinaire qu’elle organise le mardi 18 mars à 20h00 à ce sujet.