PISA, des inégalités persistantes

Mis à jour le 03.12.19

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La dernière livraison de l'enquête internationale PISA sur les résultats des élèves de 15 ans en compréhension de l'écrit, des mathématiques et en sciences place la France légèrement au-dessus de la moyenne des pays de l'OCDE avec 493 points en compréhension de l'écrit, le domaine majeur évalué mais elle pointe surtout l'incapacité renouvelée du système scolaire français à réduire les inégalités.

« Comme déjà observé, la France est l'un des pays de l'OCDE où le lien entre le statut socio-économique et la performance dans PISA est le plus fort », souligne la note de l'étude, « avec une différence de 107 points entre les élèves issus d'un milieu favorisé et ceux issus d'un milieu défavorisé ». 

Le rapport précise que cette différence est nettement supérieure à celle observée en moyenne dans les pays de l’OCDE, 89 points. L'écart entre les filles et les garçons est inférieur à celui observé en 2009 sur la période mais ni les performances des filles ni celles des garçons n’ont connu d’amélioration. Quant aux inégalités d'origines, elles persistent. La France reste l'un des pays où l'on trouve une forte proportion d’élèves immigrés issus d’un milieu socio-économique défavorisé puisque près d'un élève immigré sur deux est issu d’un milieu défavorisé.

Focale sur la compréhension

La focale sur la compréhension, faite dans l'enquête cette année, corrobore également ce constat. En compréhension de l'écrit, si le taux des élèves les plus performants augmente légèrement : 9,2% en 2018, 8,7% en 2015. Plus d'un élève sur cinq ne parvient pas à identifier l'idée principale dans un texte de longueur moyenne, à trouver une information fondée sur des critères explicites et parfois complexes ni à réfléchir au but et à la forme des textes lorsqu'il leur est demandé explicitement de le faire.
Même constat en mathématiques où 21% des élèves ne peuvent interpréter et reconnaître, sans instructions directes, comment une situation (simple) peut être représentée mathématiquement, par exemple en comparant la distance totale entre deux itinéraires alternatifs, ou en convertissant les prix dans une autre devise. C'est en sciences que les résultats sont les meilleurs avec 78% d'élèves qui atteignent le niveau 2 ou plus.

Urgent d'agir

Ce constat d'incapacité du système éducatif français à réduire les inégalités depuis 2000 montre l'urgence à changer de logiciel, en investissant sur le long terme pour mettre fin au stop and go des politiques éducatives.

Pour le SNUipp-FSU, il est urgent d'investir massivement dans l'école, d'avoir une véritable politique de mixité scolaire et d'abonder des moyens supplémentaires pour les zones les plus défavorisées au travers d'une politique d'éducation prioritaire nationale. La formation initiale et continue doit être solide et répondre à cet enjeu de réduction des inégalités. Travailler à l'acquisition de compétences complexes et sociales, à la valorisation des réussites, à la construction du sens, à apprendre à comprendre et à réfléchir ou encore à l'évaluation des élèves sur leurs progrès sont autant de pistes à suivre.
Parallèlement il est nécessaire de rendre le métier attractif en reconnaissant la professionnalité des enseignantes et enseignants, en augmentant les salaires, en améliorant les conditions d'enseignement et d'apprentissages et en réduisant le temps de travail des enseignants devant les élèves pour favoriser la concertation et les échanges entre pairs.