Point sanitaire du 12 mars
Mis à jour le 15.03.21
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Alors que les chiffres du Ministère ne correspondent toujours pas à ceux de Santé Publique France, les différentes remontées montre une nouvelle progression épidémique. Le SNUipp-FSU en livre une analyse détaillée et, prenant la mesure de la situation, réclame des décisions fortes.
Les dernières données communiquées par le ministère illustrent à nouveau la reprise épidémique à l’école au retour des vacances, que ce soit chez les personnels ou les élèves.
Contrairement aux affirmations du ministre, les vacances scolaires ont bien un effet fort sur la circulation du virus comme le démontre le dernier bilan de Santé publique France où les trois premières semaines de vacances d’hiver (6, 7 et 8) font baisser le nombre de cas. Et la rentrée de la première zone de vacances le fait repartir à la hausse. Le même phénomène est observable durant les vacances de fin d’année (semaines 52 et 53).
L’école joue donc bien un rôle actif de diffusion épidémique.
Dans les chiffres livrés par le ministère de l’éducation nationale, la comparaison avec le précédent retour de vacances de fin d’année pour la zone B, la dernière à rentrer, est également éloquente. On comptabilise ainsi quasiment deux fois plus d’élèves positifs dans les académies de cette zone à ce retour de vacances. On retrouve également cette hausse dans les cas positifs parmi le personnel, notamment pour Nancy-Metz et Amiens.
Enfin, c’est désormais une constante, les données du ministère, reposant sur le déclaratif des familles, sont toujours très loin d’intégrer tous les cas positifs recensés par Santé Public France. Pour les zones A et C, le ministère comptabilise 3,8 fois moins de cas parmi les élèves. Le manque de sens de données hebdomadaires pour une semaine s’arrêtant le jeudi à 13h perdure également. Il est urgent que le ministère propose l’ensemble de ses données en open-data dont celles concernant les tests salivaires ou PCR-RT effectués dans les écoles et établissements pour lesquels aucun résultat n’est donné, ni en volume de tests effectués ni en taux de positivité de ces tests.
Enfin, le dernier point hebdomadaire de Santé Publique France de jeudi dernier montre une hausse du taux d’incidence chez les 0-14 ans (+8%) qu’il attribue à la reprise des activités scolaires.
Cela se retrouve également dans le nombre de fermetures de classes en forte hausse malgré le maintien de la règle de fermeture des classes à 3 cas identifiés alors que le variant anglais (20I/501Y.V1) plus contagieux et plus létal dépasse les 67% de cas pour chez les 0-19 ans.
Les points essentiels
▶ Le SNUipp-FSU livre son analyse de la situation sanitaire dans les écoles à partir des données communiquées par le ministère de l’Education nationale et les académies dans leurs points de situation hebdomadaires, sur leurs sites ou dans la presse. Ces données, loin d’être exhaustives, sont loin de refléter les données diffusées par Santé Publique France notamment.
▶ Les données sont partielles et n’intègrent pas les informations des académies de Lille, Guadeloupe, Guyane, Martinique et Réunion.
▶ Le ministère ne communique pas pour l’académie de Mayotte actuellement confinée.
Une hausse nationale du nombre de cas positifs élèves :
9221 cas contre 3941 le 05 mars, soit +134%
Une hausse nationale du nombre de cas positifs personnels :
1106 cas contre 491 le 05 mars soit +125,3%
Toujours des incohérences avec les chiffres de Santé Publique France (semaine 9) :
3941 cas positifs élèves (MEN)
7031 cas positifs élèves 0-9 ans (SPF)
20 808 cas positifs élèves 10-19 ans (SPF)
Une hausse nationale du nombre de fermetures de classes :
833 fermetures contre 508 le 05 mars, soit +64%
Décider des mesures fortes pour maintenir les écoles ouvertes comme le SNUipp-FSU le réclame depuis plusieurs semaines est encore plus indispensable : définition des cas contacts identiques à celles en vigueur dans le reste de la société, retour à la règle protectrice de fermeture de classe à partir d’un cas avéré pour casser les chaines de contamination, mise en place effective de tests salivaires massifs réalisés dans les écoles par des équipes mobiles, renforcement de l'aération des locaux, allégement des effectifs, fourniture gratuite de masques chirurgicaux aux élèves, vaccination prioritaire des personnels…