Pour la dignité salariale

Mis à jour le 05.03.22

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Le quinquennat de Jean-Michel Blanquer n'aura pas tenu sa promesse de revalorisation historique. La question des inégalités femmes-hommes n’est toujours pas résolue. Avec 84% des PE et 93% des AESH femmes, cette question animera les cortèges mobilisés pour la "déferlante pour l'égalité" du 8 mars. Tout comme elle est à l'ordre du jour de la journée interprofessionnelle de mobilisation du 17 mars.

Enseigner de la PS au CM2 est un métier de haute qualification. Programmer des enseignements dans toutes les disciplines,
prendre en compte ressources et besoins de la classe pour construire une dynamique collective d’apprentissages, évaluer et remédier pour faire acquérir des savoirs émancipateurs sont des gestes professionnels complexes, méritant la reconnaissance de la société . Exercé à 84% par des femmes, le métier de PE est pourtant touché par le déclassement salarial. Le SNUipp-FSU appelle à la grève féministe du 8 mars pour rappeler que les femmes subissent moindre rémunération, temps partiels contraints, précarité.
Malgré des grilles indiciaires communes, les femmes PE, empêchées d’accéder aux postes les plus rémunérateurs comme la direction d’ école par la persistance du partage inégal des tâches éducatives et domestiques, gagnent 8% de moins, tandis que les AESH, 93% féminines, sont employées à temps incomplet. La déferlante pour l’égalité, en sus de moyens pour lutter contre les violences sexuelles et
sexistes, a revendiqué l’égalité salariale femmes/hommes, la fin de la précarité et la revalorisation des métiers féminisés.

L’école de la défiance 

Loin des promesses de revalorisation historique, le quinquennat de Jean- Michel Blanquer aura accouché de souris indemnitaires, laissant intact le rapport du simple au double entre salaires des PE de France et d’Allemagne.
Ce n’est pas le moindre des échecs d’un ministre obstiné à mettre sous tutelle les PE, sommé·es d’exécuter les bonnes pratiques  . Un ministre obnubilé par la communication médiatique et dont la politique éducative, récemment épinglée par le Sénat, a creusé les inégalités scolaires. Un ministre obsédé par l’ouverture des écoles, quitte à y minimiser la circulation du virus, au mépris de la santé des personnels et des élèves. Un ministre déconnecté au point de maintenir les si contestées évaluations de mi-CP, après le chaos d’une période marquée par les absences massives d’élèves et de PE non remplacé·es, faute de recrutements. 

Un ministre désavoué par sa hiérarchie intermédiaire, à l’exemple de l’appel des syndicats d’IEN à n’exercer aucune pression pour la passation des évaluations CP. Un ministre mis sur la touche par le chef du gouvernement, à l’issue de la grève massive du 13 janvier qui a abouti à la mise à disposition de matériels de protection et à une victoire emblématique sur l’ouverture des listes complémentaires. Cette mobilisation d’ampleur historique aura pu redonner confiance aux PE dans leur capacité à se mobiliser et à engranger des gains tangibles. De quoi insuffler l’élan nécessaire à la grève interprofessionnelle du 17 mars pour l’augmentation des salaires. À quelques encablures de l’élection présidentielle, un arc syndical élargi, dont la FSU, entend replacer dans le débat public la question sociale et salariale. Le temps est venu d’une société plus juste pour une école égalitaire.