Protéger, vacciner, recruter... encore.
Mis à jour le 26.04.21
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Il aura fallu plusieurs mois pour que le ministre de l'Education nationale entende enfin une partie des revendications sanitaires du SNUipp-FSU avec la mise en place de la règle du non-brassage, une augmentation de la politique de tests ainsi que le retour de la règle 1 cas = 1 fermeture. Las, il ne va pas au bout des propositions et les insuffisances de ce nouveau protocole ne permettent pas une reprise sereine et interroge sur la pérennité de l'ouverture des écoles, pourtant nécessaire. Dans un communiqué commun, une intersyndicale appelle à la vaccination prioritaire, à d'autres adaptations et à un recrutement de personnels.
"La reprise scolaire se fait dans un contexte sanitaire toujours préoccupant" écrivent plusieurs organisations syndicales, dont la FSU, dans un communiqué du 25 avril. "Les demandes portées conjointement par nos organisations ont amené le ministre à annoncer des mesures plus fortes" qui étaient "indispensables non seulement pour assurer le fonctionnement des écoles et établissements scolaires, mais aussi pour l'ensemble de la société afin que les écoles ne soient pas des vecteurs d’une nouvelle accélération de l'épidémie." Elles estiment qu'il est "nécessaire d’aller plus loin pour maintenir sur le long terme l’ouverture des écoles" (voir communiqué en bas de page).
Si cet énième protocole tient enfin compte des revendications portées depuis des mois par le SNUipp-FSU et dans le cadre d'une pétition intersyndicale depuis des semaines, les mesures prises restent insuffisantes et parfois floues dans leur application concrète. Ainsi, la règle d'un cas positif= une fermeture étendue à tous les départements exclut les adultes. L'augmentation de la politique de tests et son ciblage reste en deçà de l'ambition permettant une véritable stratégie de prévention.
Les mesures oublient surtout une politique de vaccination prioritaire pour tous les personnels travaillant dans les écoles. Réservée au plus de 55 ans, comme pour l'ensemble de la population, elle est pourtant jugée nécessaire par 79% de la population française, selon un sondage Opinion way pour le SNES-FSU.
De même, le ministère se défausse entièrement sur les collectivités territoriales pour assurer la mise en place de détecteurs de CO2 et de purificateurs d'air dans les classes.
La fourniture de masques chirurgicaux pour les élèves comme pour les personnels n’est toujours pas prévue. Quant à l'allégement des effectifs, il n'est envisagé qu'à partir de la classe de quatrième...
Dans le communiqué commun, les syndicats rappellent que "ce sont les personnels qui permettent au service public d'éducation de tenir" et que "l'école ne pourra fonctionner, à court et à long terme, sans moyens supplémentaires." C’est pourquoi elles réclament un collectif budgétaire pour la rentrée à venir, les moyens d’assurer les remplacements, et des créations de postes d’enseignantes et d’enseignants, de Psy-EN, de personnels administratifs, santé et sociaux, vie scolaire dans les écoles et les établissements pour la rentrée de septembre, pour annuler les fermetures de classes et de postes, répondre aux inégalités qui se creusent, et pouvoir anticiper une possible poursuite de la crise sanitaire.
Pour toutes ces raisons, le SNUipp-FSU a également déposé une alerte sociale, interpelant le ministre sur la nécessité de protéger les personnels et d'assurer la continuité du service public d'éducation. Exigeant ainsi une négociation préalable au dépôt d'un préavis de grève, couvrant du 10 au 21 mai 2021.