Salaires, où en est-on ?
Mis à jour le 18.11.22
min de lecture
Ce sont près de 47000 signatures de la pétition “300 euros” qui ont été remises au ministère par le SNUipp-FSU mercredi 16 novembre. Urgence d’une revalorisation des salaires sans contrepartie, explosion du temps de travail… Le syndicat a démontré qu’on ne peut pas attirer ou conserver des personnels dans l’éducation nationale dans les conditions actuelles.
Un constat partagé…
Le 16 novembre, s’est achevé le premier cycle de la concertation sur l’attractivité et la revalorisation du métier enseignant. C’est par le prisme de l’attractivité et de la pénurie d’enseignant·es que le ministre lui-même est entré dans les discussions. La DEPP (Direction de l'Evaluation, de la Prospective et de la Performance, en charge à l’intérieur du ministère de l’évaluation du système), également présente, a pu rendre compte de l’enquête sur le temps de travail des enseignant·es ainsi que de celle de l’observatoire des rémunérations et du bien-être enseignant (ORBE).
Le syndicat a pu pointer des éléments concrets que le Ministre doit entendre : décrochage salarial à l’international comme vis-à-vis des autres cadres de la Fonction publique, inflation non compensée par le dégel du point d’indice, temps de travail qui déborde, inégalités salariales entre les femmes et les hommes… Autant d’éléments responsables de la crise d’attractivité du métier.
Mais des premières pistes qui ne répondent pas aux enjeux
Cette concertation s'inscrit dans un cadre budgétaire contraint de 1,6 milliards d’euros qui n’est pas à la hauteur de l’engagement de campagne du président. Pour atteindre 10% pour toutes et tous, ce n’est pas 1,6 milliards mais 3,4 milliards qu’il faudrait.
Le cadre budgétaire contient deux enveloppes séparées. La première de 635 millions d’euros concerne la revalorisation inconditionnelle et la seconde de 300 millions d’euros sera soumise au «pacte ».
Les premières pistes envisagées par le ministère concernant la part inconditionnelle restent très floues concernant la deuxième moitié de carrière, dont la seule perspective serait une augmentation du ratio de passage aux autres grades (Hors-Classe et Classe Exceptionnelle). Cela ne résoudra rien pour les PE en fin de carrière qui ont déjà atteint ces deux grades. Le SNUipp-FSU a rappelé la nécessité de revaloriser toute la profession, a fortiori les personnels qui n’ont pas vu leurs fiches de paie impactées par le «Grenelle».
Concernant le « pacte », aucune précision n’a été donnée alors même que le SNUipp-FSU a demandé des explications. Des pistes ont été avancées sur les missions supplémentaires qui pourraient être revalorisées : stages de remise à niveau, formation sur les vacances, tutorat, mentorat … Pour le SNUipp-FSU, il faut déjà reconnaître le temps de travail des PE en les rémunérant à la hauteur des missions déjà réalisées : le temps de travail des PE explose et dans ce contexte il n’est pas possible de leur demander de travailler plus.
Toute mission supplémentaire demandée en dehors du temps de travail (mercredi, pendant les vacances) risquerait d’augmenter les inégalités femmes/ hommes : le SNUipp-FSU demande une étude d’impact à ce sujet.
A l’issue de cette première phase de concertation les premières réponses du ministre sont insatisfaisantes et loin d’être à la hauteur de l’enjeu. La remise de la pétition aura permis de montrer que la profession est très en attente d’une revalorisation pour toutes et tous sans contrepartie. C’est sur cette base que le SNUipp-FSU engagera la prochaine phase de négociation qui démarrera en janvier et qui devra aboutir en février.