La classe flexible
Mis à jour le 28.03.19
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Rester assis sans bouger à une table pendant 6h ne permet pas forcément de bien apprendre et surtout d'être concentré sur son travail. Ce constat, les enseignants et les enseignantes peuvent le faire chaque jour dans leur classe. Aussi certains et certaines cherchent des pistes de solutions pour permettre aux élèves de faire des choix de postures plus adaptés à leurs besoins, leurs envies et ainsi s'impliquer davantage dans la conduite de leurs apprentissages.
Reportage à l'école Marcel Pagnol à Laval
Hayden, ce matin, s’est installé à la grande table-ardoise. Elle permet d’écrire directement dessus et de travailler à plusieurs. « Je viens à cette table quand j’ai envie de travailler avec d’autres », explique-t-il. « D’autres jours, quand je préfère travailler seul, je choisis plutôt une des tables individuelles. Et d’autres jours j’ai envie d’être à l’écart et je me mets à la table basse du coin livres. » Des propos qui montrent un étonnant recul pour faire le lien entre son choix de place et son état émotionnel.
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Quelques images en reportage
3 questions à Séverine Walker co-autrice d'Enseigner en classe flexible
Séverine Walker, professeure des écoles à Florange en Moselle et co-autrice avec Evie Laversanne, Aurélia Onyszko, Anne Larcher et Adeline Michel de l’ouvrage « Enseigner en classe flexible », publié aux éditions Retz.
Comment mettre en place une classe flexible ?
La vision de la classe flexible que l’on propose se définit en deux temps. D’abord aménager des espaces spécifiques dans la classe qui permettent des assises et des modes d’organisation différents. Des espaces individuels permettant différentes postures physiques et des espaces collectifs ou de travaux en petits groupe. Ces espaces doivent offrir une certaine modularité afin de pouvoir s’adapter aux différentes activités et aux besoins des élèves. Ensuite nous proposons une organisation des enseignements de la classe sous forme de « centres d’activités » organisés au sein d’un plan de travail qui permet à la fois de pouvoir travailler en demi-groupe mais également de s’adapter aux rythmes d’apprentissage de chaque élève.
La classe est flexible du point de vue des espaces mais aussi des enseignements.
Quels conseils pour se lancer ?
Il faut se méfier de l’effet de mode et d’abord prendre en compte sa manière d’enseigner. Un changement de posture est nécessaire et il faut notamment accepter que les élèves puissent se lever, se déplacer et pouvoir échanger avec eux sur les effets des aménagements proposés et ce qui leur permet de mieux apprendre. On conseille d’installer ces changements petit à petit pour prendre le temps de les analyser et peut-être plutôt démarrer en cours d’année quand on connaît bien ses élèves. Enfin, réunir le mobilier nécessaire peut prendre du temps et nécessite de trouver les financements ou des moyens de récupération.
Comment convaincre les élèves ? Les familles ?
Les enfants on arrive facilement à les convaincre. Ils ont naturellement besoin de bouger et ils prennent vite conscience qu’on a plus de temps pour chacun d’entre eux. On entre dans une relation de confiance beaucoup plus forte, qui les implique davantage. Du côté des parents il faut attendre qu’ils perçoivent les bénéfices pour leur enfant qui gagne en autonomie et partage davantage sa journée scolaire. Le regard premier peut être négatif sur le fait que s’assoir par terre c’est n’importe quoi… Mais le bouche à oreille fait son œuvre et permet de dépasser les premiers jugements étonnés.