A Marienau (57), on apprend à les faire en classe.
Mis à jour le 26.03.18
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L’école de Marienau, un quartier de Forbach, a mis en place une charte des devoirs. Des parents impliqués et un temps de travail réduit à la maison car la méthodologie est au coeur des apprentissages.
La petite école de Marienau, dans la banlieue ouest de Forbach en Moselle, se situe à deux pas de la frontière franco-allemande. Dans cette école en Rep+, les 66 élèves de maternelle côtoient les quatre classes d’élémentaire. À Marienau, tout a commencé en 2009. Une journée d’école très chargée, des conditions de travail inégales à la maison et des parents demandeurs, ont amené le conseil des maîtres à réfléchir à une
Charte des devoirs, adoptée par le conseil d’école en 2011, et qui s’inscrit dans le projet éducatif de l’école. « Les parents ont souvent une représentation fausse de l’école. Il s’agissait avant tout de déconstruire la corrélation réussite/devoirs et de dédramatiser en expliquant que les apprentissages c’est à l’école et que les devoirs, c’est avant tout un lien avec la famille », explique Flavia Cammarata, la directrice. « Les parents sont très impliqués dans l’école. On leur explique en début d’année ce que l’on attend d’eux à la maison ou ‘comment apprendre’ », poursuit-elle. La charte des devoirs rappelle
le temps à y passer en fonction du niveau, le type de devoirs, quelques engagements de l’école sur ce qui sera préparé en classe et ce qui est attendu des élèves et des parents.
Je connais ma leçon si je sais...
Les devoirs sont pensés dans le temps d’apprentissage de chaque séance avec tous les soirs, après la classe qui finit à 15h, une heure et demie d’aide aux devoirs assurée par les enseignants dans le cadre de l’accompagnement éducatif. Benjamin Schouver raconte:
"Après un temps d’apprentissage, je leur donne une petite feuille de papier et ils doivent
écrire ce qu’ils ont retenu. On voit ce qui est passé ou non ». « Comme on a fait ensemble, on sait ce qu’il faut retenir", explique Bérénice, son élève de CE1. "Pour apprendre les tables collectivement en classe, on a travaillé avec « P’tit malin ». Chaque produit est associé à une petite histoire dont ils se souviennent à la maison. Pour les mots de la dictée, avec les CE2, on a mis en place une méthodologie pour mémoriser », poursuit la directrice. Luna, 8 ans, explique « On regarde l’étiquette, on épelle le mot, on le cache, on l’écrit avec le doigt, puis sur l’ardoise. Et comme ça on mémorise ». « À la maison, on a une enveloppe avec toutes les étapes écrites dessus. C’est plus facile et on le refait", affirme Erwin.
Murielle Bendaouadji travaille avec les CM1 et CM2 sur les cartes mentales pour réussir à comprendre et à apprendre. « En début d’année on schématise les leçons collectivement. Maintenant ils construisent leurs cartes mentales eux-mêmes. » Alicia, élève de CM2 explique « On prend nos propres mots, on les écrit au tableau et on en fait une leçon ». La construction collective de la trace écrite fait partie du processus de mémorisation. Quant à l’aide aux devoirs elle porte sur la méthodologie, l’autonomie, la coopération et la révision avec DCOL pour les plus grands. À la maison c’est juste de l’entraînement. Et Lucie de conclure « Et quand ça bloque, alors la maîtresse réexplique le lendemain ».
En bref
Dispositifs "Coups de pouce"
Près de 11 000 enfants et leurs parents bénéficient chaque année du dispositif des Clubs de lecture et d’écriture (CLÉ) de l’association Le coup de pouce organisé après l’école. Les enfants âgés de 6 et 7 ans, repérés en situation de fragilité, participent à des ateliers
d’1 h 30 conduits chaque soir par un animateur pour 5 enfants. Un partenariat concerté entre les enseignants, les animateurs du club et les municipalités pour des actions qui vont bien au-delà d’une simple aide aux devoirs. Le site ici.
Avec l'AFEV, un soutien personnalisé
L’Association de la fondation étudiante pour la ville (AFEV) accompagne des enfants ou des jeunes en difficulté dans leur parcours scolaire. Le suivi est personnalisé et centré sur les besoins et les centres d’intérêts du jeune. L’accompagnement, assuré par un étudiant bénévole, englobe et dépasse le cadre scolaire pour travailler sur la motivation, la confiance en soi, l’ouverture culturelle, la mobilité ou encore l’autonomie. Des rencontres qui ont lieu au domicile de l’enfant ou du jeune et qui visent également à soutenir la famille. Le site de l'AFEV ici.
Le "Oui mais" de l'Inspection générale
Pour faire l’état des lieux et mesurer les conditions d’efficacité du « travail des élèves en dehors de la classe », un rapport de l’Inspection générale daté de 2008 a été publié en mai 2012. Les inspecteurs généraux Viviane Bouysse, C. Saint-Marc, H-G. Richon et P. Claus y faisaient état de leurs questions, parfois piquantes. Ainsi ont-ils interrogé l’interdiction réelle des devoirs, y compris dans les textes… Un rapport qui au final se déclare favorable au travail à la maison mais qui préconise de préparer en classe le travail demandé à la maison.