AESH
Mis à jour le 16.04.22
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...ensemble, c'est tout !
Nassera Djebbar est AESH à l’école élémentaire Montaud Vittone, dans un REP de Saint-Etienne (Loire). Cette année, Nassera accompagne tous les jeudis deux garçons d’un CP à 12 élèves. L’un, arrivé en cours d’année et pris en charge avec les moyens du bord, présente des troubles de l’attention et du langage. L’autre souffre d’un retard de développement. Ce matin-là, sur le temps des rituels et dans une séquence de comptage, Nassera contient, rassure, valorise et reformule ce que dit la maîtresse. Elle organise pour les deux garçons un passage renforcé par la manipulation. Elle leur permet de mener leur tâche à bien.
"Faire prendre de l'assurance et de la confiance en soi à l'élève, c'est visible et aussi valorisant pour l'AESH".
« À court terme, faire prendre de l’assurance et de la confiance en soi à l’élève, c’est visible et valorisant aussi pour l’AESH », affirme Nassera. Elle peut compter sur une équipe d’école au sein de laquelle elle se sait reconnue. « Une décision d’école fait que Nassera et les deux autres AESH accompagnent à tour de rôle les élèves qui présentent des troubles du comportement », précise Marlène Mok, la maîtresse du CP à 12 élèves. Cela permet de réduire des tensions, de croiser des regards et d’échanger des pratiques sur leurs situations. C’est possible parce que les trois AESH, toutes à 26 heures hebdomadaires, sont affectées sur la même école Vittone, qui compte 11 classes.
Pour autant, beaucoup relève de la volonté et de l’investissement de toute l’équipe. Par manque de temps de concertation, les échanges sont souvent renvoyés au repas de midi dans la salle des maîtres et maîtresses ou entre deux portes. Le temps manque aussi pour la formation. « 60 heures de formation la première année et plus rien, regrette Nassera. J’aurais besoin d’outils et de mettre à jour mes connaissances ». De plus, « accompagner plusieurs élèves est très lourd pour assurer un véritable suivi car il faut à la fois observer et garder l’élève dans l’activité ».
Un quatrième poste d’AESH manque en effet à Vittone pour couvrir tous les besoins. Autre facteur déstabilisant pour l’école : les AESH en congé maladie ou en formation ne sont pas remplacés, ce qui fragilise l’organisation. « On essaye de faire au mieux avec peu », note Nassera. Un ressenti largement exprimé dans la consultation.