Au fil des réformes
Mis à jour le 22.05.21
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FI et entrée dans le métier: une place pour ceux et celles qui l'exercent au quotidien ?
Et si pour mieux articuler les besoins de formation à l’entrée dans le métier, une réelle place était faite enfin à celles et ceux qui l’exercent au quotidien.
Comment articuler les savoirs issus de la recherche en sciences de l’éducation ou en sciences sociales et les savoirs professionnels liés à la conduite de la classe, indispensables à l’exercice du métier ? C’est la question récurrente posée par chacune des réformes envisagées de la formation des enseignant•es et particulièrement de celles et ceux du 1er degré. Toutes les enquêtes le disent*, les attentes des néotitulaires portent majoritairement sur des formations qui prennent en compte leurs conditions d’exercice et qui s’appuient sur des expériences vécues. Cela devrait être une évidence et pourtant, année après année, peu d’évolutions dans les reproches adressés aux contenus de formation. En cause certainement, une organisation de la formation qui juxtapose des entrées disciplinaires, qu’elles soient théoriques et pratiques mais qui laissent le soin aux stagiaires d’articuler ces connaissances, de les relier entre elles, d’assurer eux-mêmes une cohérence entre les différents éléments de la formation. Peut-être aussi qu’il serait temps de penser la formation à l’entrée dans le métier en sollicitant bien davantage celles et ceux qui l’exercent au quotidien. Si personne n’envisagerait de réformer la formation des pilotes de ligne, celles des médecins ou encore des personnels de boucherie sans faire appel à celles et ceux qui exercent ce métier, c’est pourtant le cas lorsqu’on évoque la formation initiale ou continue des PE. D’autant plus vrai que le métier s’est complexifié et qu’il ne consiste plus « à endosser des rôles prédéfinis selon une division du travail acceptée et instituée, mais à les agencer et à les négocier, en situation, au travers de relations intersubjectives entre professeurs et élèves », affirme le sociologue Pierre Périer.
*cf notamment les enquêtes annuelles du SNUipp-FSU menées auprès des néotitulaires.