Le virus et l'école

Mis à jour le 23.05.21

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Interview d'Antoine Flahault, médecin épidémiologiste, professeur à la faculté de Genève

Pourquoi tester dans les écoles ?

La seule expérience connue est celle des britanniques qui testent, avec des autotests, systématiquement les élèves deux fois par semaine avant d’entrer en classe. Il semble que ce soit quelque chose d’efficace puisqu’ils ont une situation épidémiologique très sereine. Même si le fondement scientifique n’est pas complètement arrêté, on peut penser que le fait de tester est vertueux parce qu’il permet de trouver des asymptomatiques, mais positifs que l’on pourra isoler. La connaissance de son statut vis-à-vis du virus est très déterminante dans les comportements.

Comment se transmet le virus ?

Par aérosol, c’est-à-dire par les microgouttelettes issues de la respiration et des postillons et cela a mis du temps à être admis. Heureusement, ce n’est pas le virus qui « s’aérosolise ». Ces microgouttelettes peuvent être arrêtées par le masque au contraire des nanoparticules. Trop grosses, elles peuvent retomber sur les surfaces mais la contamination
par contact reste en fait extrêmement anecdotique. Se laver les mains est toujours recommandé mais surtout pour d’autres risques infectieux. Et si le face à face par voie directe sans masque peut générer une propagation c’est surtout lors des moments de repas, à la cantine, lorsqu’on parle, crie, rit à une très courte distance. Et encore faut-il avoir de la malchance car les cibles potentielles, conjonctives oculaires ou respiratoires sont très étroites. Aussi la voie principale de contamination est la voie aérosol avec ces microgouttelettes inférieures à 100 microns, supérieures à 1 ou 2 microns. Elles flottent dans l’air et peuvent lorsqu’elles sont très légères y rester longuement.

Et dans les classes ?

Dans une classe mal ventilée, on peut ainsi baigner dans un nuage chargé en coronavirus. On réduit le risque avec le port du masque, la diminution du groupe, la distanciation et en y restant moins longtemps. Plus il y a de proximité, plus il y a de risque. Le mieux est de ventiler correctement pour se situer presque en milieu extérieur au milieu d’une pièce. Le risque peut simplement être réduit en milieu intérieur. Une ventilation est appropriée lorsque la teneur en C02 est supérieure à 800 PPM. Je recommande d’utiliser des capteurs en respectant les conseils d’un expert pour qu’il soit placé au bon endroit dans la pièce, à hauteur d’enfant et pas directement à proximité d’une aération.

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