36 bougies pour la CIDE

Mis à jour le 13.11.25

min de lecture

Le 20 novembre prochain, la Convention Internationale des Droits de l’Enfant fêtera son 36ème anniversaire, une occasion d’échanger sur les droits des enfants en classe. Des ressources pour en parler.

Le 20 novembre 1989, la Convention Internationale des Droits de l'Enfant (CIDE) était adoptée à l’unanimité par 195 États.

Un texte fondateur, reconnaissant l’enfant comme sujet de droit, est irrigué par 4 principes : la non discrimination, l’intérêt supérieur de l’enfant, le droit de vivre,survivre et se développer, et le respect des opinions de l’enfant. La France a ratifié ce texte en 1990, ce qui l’oblige depuis à respecter cette convention.

Or, 36 ans plus tard, dans le monde mais aussi en France le chemin est encore long pour faire en sorte que tous les enfants voient leurs droits respectés. Crise climatique, pauvreté, enfants à la rue, violences sexuelles… les maux sont multiples.

Le 20 novembre est l’occasion de rappeler dans les classes les droits de tous les enfants. L’occasion aussi d’informer et sensibiliser au non respect des droits élémentaires, d’accueillir leur parole pour qu’ils soient enfin entendus. Les programmes Evar sont d’ailleurs un support.

Des ressources

L’unicef met à disposition vidéo, livret et guide pour travailler en classe

“C’est qui qui commande?”
Une série documentaire en podcast de 6 épisodes consacrée à la place des enfants et leurs droits dans la société.

Un jour une question
Une courte vidéo pour comprendre “C’est quoi les droits de l’enfant?”

Une courte vidéo qui donne “Les bonnes idées des enfants pour défendre leurs droits"

Eduscol invite à mettre un accent particulier sur la protection des enfants et adolescents contre toutes les formes de violence.

Des albums pour aborder les violences sexuelles


TES DROITS ET TES BESOINS COMPTENT d’Edouard Durand, ill. Mai Lan Chapiron,
Ed. La Martinière Jeunesse

Tes droits tes besoins

Pour Édouard Durand, « le juge qui parle aux enfants », penser que les enfants sont les adultes de demain ne doit pas faire perdre de vue qu’ils sont aussi notre aujourd’hui, et aussi, leur propre présent. Pour leur donner les clés de ce qu’ils peuvent attendre de la vie et des adultes, il construit un dialogue aux mots simples et au ton juste, en détaillant les droits fondamentaux inscrits dans la Convention Internationale des Droits des Enfants qui sont là pour les protéger. Sans effrayer mais sans édulcorer la réalité, il part « des besoins pour arriver au développement de soi-même ».

L’illustratrice, partage avec lui la volonté de s’adresser aux enfants
sur « un ton à la fois doux et tranquille, intime aussi mais sérieux et franc quand il s’agit de parler de violences. » Ce livre est désormais un outil indispensable de prévention à avoir dans toutes les classes pour transmettre, porter et garantir le respect des droits des enfants. Tes droits et tes besoins comptent d’Edouard Durand, ill. Mai Lan Chapiron,
Ed. La Martinière Jeunesse 5 et +


LE LOUP de Mai Lan Chapiron, Éd. La Martinière Jeunesse Miette

Le loup


Miette adore sa maison, sa famille joyeuse, créative, conviviale. Et pourtant, c’est au cœur même de cette famille qu’il y a le loup. Formidable et sympathique pour tous, il met l’enfant en miettes. Peur de ne pas être crue, de détruire sa famille, de faire du mal aux siens, l’enfant se tait et lorsqu’elle parle, rien ne se passe…C’est l’histoire terrible d’un inceste, inspirée de l’histoire personnelle de l’autrice, sur laquelle elle a mis des couleurs tendres de l’aquarelle, non pour édulcorer mais pour pouvoir en parler, briser le tabou, encourager les petites victimes à demander secours, même si le chemin ne sera pas facile.

Il a fallu des années et l’exemple de femmes fortes qui ont parlé, pour que Mai Lan Chapiron puisse mettre des mots sur ce traumatisme. En fin d’ouvrage, un cahier rédigé par une psychologue propose des outils concrets aux adultes. Une chanson et une vidéo de prévention à destination des enfants sont également accessibles gratuitement sur le site leloup.org

MÔ NAMOUR de Claude Ponti, Éd. L’Ecole des loisirs

Mô Namour


Sur la route des vacances, la voiture percute un arbre : toute la famille est éjectée vers le ciel. Quand Isée retombe, elle croit ses parents morts. Plus tard, elle rencontre Torlémo Damourédemorht qui l'invite à vivre avec lui pour jouer à la baloune et manger des gâteaux. Il la rebaptise du nom de Mô-Namour parce qu'il l'aime de tout son cœur. Mais Isée devient la baloune avec laquelle il joue et doit faire tous les soirs, couverte de bleus, des gâteaux de plus en plus gros. Un jour, une étoile tombée de sa douleur lui dit : "Hiltedi kiltème, mézilteveu dumal!" Isée se fâche très fort et reprend son chemin… Au terme d’un long chemin, elle retrouve ses parents.

Un album qui aborde la douloureuse question de la maltraitance envers les enfants et la violence physique et psychique dont ils peuvent être l'objet. Si le choix des mots, la construction des noms et les illustrations qui fourmillent d’inventivité installent une histoire fantastique et drôle, les enfants retiendront de ne pas se laisser faire et de ne pas croire à des mots d’amour démentis par les actes.

PETIT DOUX N’A PAS PEUR de Marie Wabbes, Éd. La Martinière Jeunesse

Petit Doux n'a pas peur


Un petit ourson tout mignon, dans un lieu douillet, avec ses jouets. Et son ami, Gros Loup, qui adore jouer avec lui. Petit Doux aime aussi les caresses et les jeux avec Gros Loup. Jusqu’à ce que Gros Loup devienne sauvage, lui demande de faire des choses que Petit Doux n’aime pas, l’écrase, lui fasse mal. Alors Petit Doux dit non, Gros Loup n’écoute pas. Mais Petit Doux va dire à tout le monde que Gros Loup est méchant et celui-ci sera puni.

Les couleurs au crayon gras accompagnent le changement dans la relation, les tons chauds et lumineux sont remplacés par des teintes sombres et froides qui traduisent les émotions de l’ourson. Le texte et les illustrations simples véhiculent un message important, invitant les victimes de violence, voire de viol, à ne pas accepter la loi des plus grands, à dénoncer leur agresseur-abuseur. Un thème délicat abordé avec tendresse et pudeur.