8 mars : combattre les inégalités salariales

Mis à jour le 28.02.24

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Le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, est bien plus qu'une simple date dans le calendrier. C'est une journée de lutte pour l'égalité entre les femmes et les hommes, notamment dans le monde du travail, mais pas seulement. Cette année encore, la grève féministe du 8 mars prend une importance particulière alors que les inégalités salariales persistent dans la fonction publique entre les femmes et les hommes, et le ministère de l’Education nationale est tout aussi concerné.

Des disparités salariales alarmantes

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : les écarts de rémunération entre hommes et femmes restent significatifs. Dans la fonction publique, où l'équité devrait être un principe fondamental, et les grilles indiciaires protéger de potentielles disparités, les réalités sont tout autres :
  • Dans la fonction publique, à travail égal, les femmes gagnent en moyenne 12,3% % de moins que leurs homologues masculins. Cette disparité grimpe à 19 % lorsqu'on prend en compte les temps partiels.
  • Dans le premier degré public, les données sont tout aussi troublantes : le salaire net moyen des hommes PE dépasse celui des femmes de 9% .
  • L'écart des primes entre les sexes est saisissant : il s’élève à 25% .
Ces disparités ne se limitent pas à une tranche d'âge spécifique. Au contraire, dans la fonction publique, elles s'aggravent au fil de la carrière :
  • Les moins de 30 ans subissent un écart de rémunération de 0,8 %.
  • Pour les 30-40 ans, cet écart monte à 7,3 %.
  • Les travailleuses âgées de 40 à 50 ans subissent une différence de 11,5 %.
  • Enfin, pour les 50-60 ans, l'écart atteint un sommet de 13,9 %.

A l'heure de la retraite, les inégalités sont amplifiées, avec des pensions nettement inférieures pour les femmes : une PE qui aurait cotisé uniquement à l’Education nationale partant à la retraite touchera 149 € de moins qu’un PE (218 € d’écart en cas de plusieurs pensions)…

Pourquoi ces disparités ?

Plusieurs facteurs explicatifs existent, mais deux se démarquent particulièrement.

La quotité de travail effectuée par les femmes joue un rôle majeur. Les chiffres révèlent que 10,6% des femmes enseignantes du premier degré sont à temps partiel, contre seulement 3,2% des hommes. Dans une société où la répartition des tâches éducatives et domestiques au sein de la cellule familiale est toujours particulièrement genrée, ce sont souvent ces dernières qui prennent un temps partiel lors de l’arrivée d’un enfant par exemple. . Alors que ces derniers ne représentent que 7% des AESH, ils gagnent donc plus que leurs collègues femmes…

Autre explication : l’accès aux fonctions les plus rémunératrices. Les postes de direction d'école, de remplaçant·es et ceux en éducation prioritaire influencent significativement les revenus par la mise en place d’indemnités. Cependant les hommes sont surreprésentés sur ces postes. Par exemple, 85% des directions non déchargées sont occupées par des femmes. Leur présence diminue à mesure que le temps de décharge augmente. Elles ne représentent, en effet, plus que 63% des directeurs.trices complètement déchargé・es d’enseignement. De même, les hommes sont deux fois plus nombreux que les femmes à assurer des remplacements (14% contre 8%). En éducation prioritaire, bien que les femmes représentent 86 % des personnels enseignants, leur part diminue à 85 % en Réseau d'Éducation Prioritaire (REP) et à 82 % en REP+.

Les inégalités salariales persistent alors que le principe d’égalité salariale est inscrit dans la loi depuis 1972. Le profilage des postes ou le refrain du “travailler plus pour gagner plus” avec la mise en place du Pacte, sont des mesures qui accentuent ces inégalités. C’est pourquoi, il est nécessaire de se mobiliser lors de la grève du 8 mars prochain.

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