5 décembre : ne laissons pas faire !
Mis à jour le 22.11.24
4 min de lecture
Gel des salaires, 3155 suppressions de postes, jours de carence, mépris et prof-bashing… les raisons de la colère sont multiples pour les personnels. La FSU-SNUipp appelle à se mettre massivement en grève et à construire les suites de la mobilisation afin d’exiger un autre budget.
3 155 suppressions de postes
Le projet de budget 2025 fait le choix de l’austérité brutale. Alors que l’École est déjà à l’os, cette annonce, qui sonne comme un véritable sabordage de l’école publique, va se traduire dans les départements par des mesures de cartes scolaires terribles dès le mois de janvier. L'année dernière les 650 suppressions de postes avaient entraîné 1 700 fermetures de classes selon le ministère. Combien de classes seront fermées à la rentrée 2025 avec 3 155 suppressions ?
Alors que les effectifs d’élèves baissent et que l’école est en grande souffrance, le gouvernement fait le choix politique de ne pas améliorer le taux d’encadrement. Un choix assumé qui aboutira à une nouvelle détérioration des conditions de travail des personnels et d’apprentissage des élèves. Une provocation de plus pour une école censée être “la priorité” du Président.
Des salaires gelés
Le budget 2025 prévoit de nouveau le gel du point d'indice des fonctionnaires, alors que leur pouvoir d’achat a baissé de plus de 18% depuis 2010. Dans un contexte d’inflation constante, le gouvernement préfère ne pas soutenir celles et ceux qui permettent d’assurer le fonctionnement des services publics.
Un choix inacceptable quand on sait que 1% d'augmentation du point d'indice (2 milliards d’euros) ne représente que 2% des aides publiques versées aux entreprises dont certaines licencient massivement sans rien rembourser.
Jours de carence et baisse d’indemnisation : la double peine
Cette mesure annoncée par le ministre de la Fonction publique Guillaume Kasbarian se fonde sur un prétendu absentéisme des fonctionnaires. Un mensonge servant à justifier des économies sur le dos des personnels.
En effet, ces 3 jours de carence associés à la baisse de prise en charge de la rémunération à 90% durant un congé de maladie coûteront en moyenne 270€ à un PE et 147€ à une AESH pour 5 jours d’arrêt.
Ce que le ministre propose n’est ni plus ni moins qu’une double peine : en plus d’être malade, les personnels verront leurs fiches de paie amputées de façon importante.
Une mesure qui renforcerait les inégalités en s’attaquant aux plus fragiles.
En outre, elle renforcerait également les inégalités femmes/hommes du fait de la forte féminisation d’une profession confrontée aux microbes et aux virus au quotidien mais aussi à des motifs d’arrêts spécifiquement féminins.
Prof-bashing et mépris insupportable
“C’est 24 heures par semaine, six mois de l’année. Entre les vacances et les week-ends… Alors, je sais bien, il faut préparer les cours. Maternelle, grande section… » voilà le discours public de Nicolas Sarkozy, ancien président de la république, il y a quelques semaines.
Cet ex-président ment sciemment : la DEEP évalue le temps de travail enseignant à 43H/semaine en moyenne.
Pourtant, cette attaque mensongère, dont le seul but est de discréditer les personnels des écoles, n’a suscité qu’un simple étonnement de la part de notre ministre, 72H après les déclarations de Nicolas Sarkozy et suite au questionnement d’un journaliste.
Le peu, pour ne pas dire l’absence, de réaction forte du ministère en dit long sur le soutien de notre hiérarchie face à un «prof-bashing» aussi mensonger qu’inacceptable.
Face à tout ça, la colère des personnels est légitime ! Le choix de l’austérité budgétaire va à l’encontre des intérêts de l’école, des personnels ainsi que des élèves, et plus généralement de tous les services publics.
La FSU-SNUipp avec les principales organisations syndicales de l’Education nationale et de la Fonction publique appellent à la grève le jeudi 5 décembre et d’ores et déjà à prévoir des suites à cette mobilisation pour obtenir un autre budget et gagner sur nos revendications.