Animations pédagogiques : mise au pas de la rue de Grenelle
Mis à jour le 04.04.18
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Dans un courrier adressé aux recteurs, la direction générale de l'enseignement scolaire (DGESCO) a donné ses priorités pour le contenu des animations pédagogiques de la prochaine année scolaire. Le choix est simple français et mathématiques ou français et mathématiques.
Le week-end du 1er avril, le courrier de la DGESCO circulait sur les réseaux sociaux et certains ont d'abord cru à un poisson. La ficelle paraissait grosse et pourtant... Le ministère donne bien consigne au recteur d'organiser les 18 heures de temps d'animations pédagogiques à la rentrée 2018 sur deux seuls objets répartis équitablement : « enseignement et apprentissage de la lecture et de l'écriture » et « enseignement et apprentissage des mathématiques ». Un plan de formation permettant d'assurer selon ce courrier « l'acquisition des savoirs fondamentaux par les élèves », centré sur « le lire, écrire, compter et respecter autrui ».
La rue de Grenelle affiche donc ses ambitions pour l’école primaire, une ambition au petit pied qui consiste une fois de plus à sortir de vieilles recettes censées répondre aux difficultés bien actuelle de l’école.
Retour en 2008 ?
Les actions au cycle 2 en français seront essentiellement centrées sur la lecture avec une distinction faite entre le CP « qui doit former des lecteurs autonomes dès la fin de cette première année » et les deux autres années du cycle. Un guide de référence spécifique au CP « fournira un état de la recherche et formulera des recommandations pour une pratique quotidienne ». Bref un guide des bonnes pratiques et une formation qui prévoit de renvoyer le travail sur la « compréhension explicite et implicite de textes » aux CE1 et CE2. Des temps de formation qui devront également prévoir pour ces deux dernières années, « un enseignement explicite de la grammaire et du vocabulaire ». Pour un peu on pourrait y voir le retour des programmes de … 2008.
Animations communes
Du côté de la maternelle, le programme est plus flou. Il devra quoi qu’il en soit s’appuyer sur la réflexion entamée lors des assises des 27 et 28 mars dernier qui avaient pour ambition de « tracer les perspectives de l’école maternelle de demain pour en faire une véritable école de l’épanouissement et de l’acquisition du langage » et ce « au plus près des besoins des jeunes enfants ». Une prise en compte dont on peut douter quand, dans le même courrier, le ministère juge utile de « convier les enseignants de maternelle aux temps de formation destinés aux enseignants de CP ».
Faut-il rappeler la distinction entre formation continue et animations pédagogiques ? Ces dernières sont une occasion pour les équipes d’école et de circonscription de définir des contenus de formation en fonction des besoins identifiés. Il ne sera plus possible pour les formateurs les plus en lien avec le terrain d’y répondre.
« Une école de la confiance », avait dit le ministre, où « on libère les énergies ». Or, par-delà les discours, les actes penchent plutôt aujourd’hui pour le retour d’une école de l’injonction.