Budget : une déception « historique »
Mis à jour le 30.09.22
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Le budget 2023 du ministère de l’Education nationale vient d’être dévoilé. Au moment où la rue défile pour défendre le pouvoir d’achat, on est loin du « choc d’attractivité » promis par le ministre.
Alors qu'un sur cinq était en grève dans les écoles jeudi 29 septembre, c’est par milliers dans la rue que les enseignantes et les enseignants se sont joint·es aux autres salarié·es et retraité·es du public comme du secteur privé pour défendre le pouvoir d’achat. Dans ces temps de crise énergétique et d’inflation qui pèsent fortement sur les plus précaires, les mesures gouvernementales annoncées sont très largement insuffisantes. Les concertations autour des rémunérations des personnels qui doivent s’engager avec les organisations syndicales début octobre, seront l’occasion pour le SNUipp-FSU de revendiquer une revalorisation pour l’ensemble de la profession et une reconnaissance sans condition du travail des enseignants et des enseignantes.
Une hausse « historique » ?
Le budget 2023 de l’Education nationale vient d’être dévoilé. Le moins qu’on puisse dire c’est que la promesse de revalorisation de 10% d’Emmanuel Macron n’est pas tenue. Alors que Gabriel Attal, ministre délégué aux comptes publics, se gausse d’une « hausse historique » de 6,5% (3,7 Mds€) pour atteindre 60,2 milliards d’euros, en réalité, le budget de l’enseignement scolaire, corrigé de l’inflation (estimée par la Banque de France à 5,6% pour 2022) est seulement en hausse de 300 millions d’euros. Les grandes lignes de la répartition du budget sont d’ores et déjà tracées. Sur cette hausse de 3,7 Mds€, 1,7 résulte de la hausse de 3,5% du point d’indice appliquée en juillet dernier, seule mesure qui profite à l’ensemble de la profession. 400 millions sont pris par l’évolution des carrières à l’ancienneté.
Que reste-t-il pour la revalorisation ?
En l’état actuel des choses, l’enveloppe consacrée à des réelles augmentations de salaires à la rentrée scolaire 2023 - 635 millions en 2023, 1,9 Mds€ sur 12 mois - ne concernera pas l’ensemble de la profession. Une partie de l’augmentation servira l’autre promesse de la campagne présidentielle « qu’aucun·e enseignant·e n’entrera dans la carrière à moins de 2000€ net». En réalité, les salaires passeraient de 1926€ (en incluant les primes et l’augmentation du point d’indice) à 2000€… une augmentation de 74 € qui ne devrait concerner que 10% de la profession. Le ministre reste évasif sur ses intentions concernant l’ensemble de la profession pour lequel il ne restera que les sommes allouées au très nébuleux « pacte » et à ses nouvelles missions, 300 millions en 2023, soit 900 millions par an. Des rémunérations complémentaires « conditionnelles » qui s’apparenteraient à des heures supplémentaires et que le SNUipp-FSU entend combattre lors des concertations. Il portera la nécessité d’un plan pluri-annuel permettant d’offrir de véritables perspectives de carrière afin de renouer avec l’attractivité du métier.
Avec ce budget, le choc est là, mais certainement pas celui « d’attractivité » que promettait Pap Ndiaye.
La veille de la grève du 29 septembre, Guislaine David, porte-parole et secrétaire générale intervenait sur France Inter sur ces questions.
Une intervention à écouter ou réécouter.