Direction d’école : une nouvelle circulaire
Mis à jour le 28.08.20
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Comme cela avait été annoncé dans le cadre du chantier sur la direction d’école, une première circulaire vient de paraître. Elle fait de nombreuses références au projet de loi Rilhac qui est toujours en cours d’examen au parlement.
La nouvelle circulaire sur la direction d’école est parue au BO du jeudi 27 août et s’organise autour de trois thèmes : donner du temps, simplifier et donner à voir le travail et enfin accompagner les directeurs et directrices.
Sur la question du temps
La circulaire mentionne « l’octroi de journées de décharges complémentaires en cas de remplaçants disponibles ». Ce n’est pas une modalité nouvelle puisque les IEN pouvaient déjà y recourir. Reste posée la question des moyens effectifs de remplacement qui permettront d’y parvenir alors même qu’il est parfois compliqué de pourvoir aux décharges réglementaires notamment pour les écoles de moins de quatre classes.
La circulaire prévoit également que « tout directeur d’école devra pouvoir bénéficier annuellement d’au minimum deux journées de formation » ainsi que la mise en place à titre expérimental d’une fonction de « référent pour les directions d’écoles ». Il reste à définir ses modalités de recrutement et à préciser ses missions.
Deux groupes de travail sont prévues en vue d’aboutir avant la rentrée 2021. Ils devront travailler sur la question des décharges « qui ne pourront qu’augmenter » précise la circulaire mais qui pourraient être attribuées sur d’autres règles que la seule question de la taille de l’école et du nombre de classes.
Simplification du travail
La circulaire indique que « les directeurs d'école ont, avec les équipes pédagogiques, la pleine responsabilité de la programmation et de la mise en œuvre des 108 heures dans le respect de la répartition réglementaire ». Une exigence de libre organisation portée depuis longtemps par la profession et le SNUipp-FSU. Il semblerait que les 18h de temps d’animation pédagogique restent cependant bien de la responsabilité de l’IEN et de l’équipe de circonscription et que les 6 h de conseils d’école soient incompressibles. Resterait donc 84 h à la libre organisation des équipes. Le décret sur les obligations de services des personnels devra être actualisé.
Un calendrier de travail annuel sera diffusé avec des plages « sans enquête à renseigner ». Enfin il est prévu « tout au long de l'année, un travail pour améliorer les outils à disposition, notamment l'application Onde… »
Accompagner les directrices et directeurs
Le texte prévoit que « chaque Dasen réunisse, a minima, une fois par trimestre, un groupe départemental de directeurs d'école afin d'évoquer les problèmes communs et de trouver les solutions applicables », et « systématise des temps d’échanges entre pairs sur les heures d’animations pédagogiques ». Le SNUipp-FSU a demandé que les organisations syndicales représentatives participent aux groupes départementaux.
Sur l’aide administrative
Le ministère prévoit d’augmenter « le recrutement de jeunes en services civiques de 10 000 à 12 500 » et engage « une réflexion afin de pérenniser, en lien avec les collectivités, des aides administratives complémentaires ».
Par ailleurs, il prévoit « la montée en puissance de la préprofessionnalisation, avec 900 nouveaux recrutements, venant s'ajouter aux 700 de l'année dernière ». Des étudiantes et des étudiants pré recrutés qui « peuvent désormais prendre en charge des petits groupes d'élèves, notamment dans les classes des directeurs ». Pour le SNUipp-FSU, ces solutions restent complètements précaires et ne permettent pas la mise en place de véritables aides administratives dont les directrices et directeurs d’école ont besoin.
Des groupes de travail programmés
En plus de ceux concernant la question des décharges de direction, trois autres dossiers seront traités. Celui sur la question des rémunérations, celui sur les questions de sécurité (réclamé et obtenu par le SNUipp-FSU) et enfin celui sur la fameuse notion de « délégation de compétence » qui était apparue dans la proposition de loi Rilhac. Une « délégation de compétence » qui ne doit en aucun cas aboutir à un quelconque statut hiérarchique comme n’ont cessé de le dire, dans différentes enquêtes, les directeurs et directrices d’école.
Il était temps que les équipes puissent reprendre la main sur une bonne partie des 108h et que les directrices et directeurs obtiennent enfin la possibilité d’avoir des temps d’échange entre pairs. Le chemin est long et il en reste encore à parcourir. C’est maintenant bien la question budgétaire qui sera déterminante pour améliorer les décharges, les rémunérations ou encore permettre la mise en place de véritables emploi dédiés à l’aide administrative et au fonctionnement des écoles.