Enquête ULIS : les résultats

Mis à jour le 14.05.24

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Lancée début décembre, l’enquête ULIS de la FSU-SNUipp a reçu plus de 2300 réponses de tous les départements. En parallèle, le syndicat a rencontré les collègues exerçant dans ces dispositifs lors de stages ou de RIS et au moment des états généraux de l’ASH. Entre augmentation des effectifs et travail empêché le bilan est implacable : la dégradation se poursuit, loin des promesses gouvernementales de faire de l’inclusion une priorité.

Les constats d’une situation dégradée faute de réponses adaptées

Plus de 9 collègues sur 10 répondant à l’enquête font le constat d’une scolarisation des élèves d’ULIS dégradée ou très fortement dégradée. Une quasi unanimité partagée par 70% des AESH, tous degrés confondus.
Pour les PE exerçant en ULIS du 1er degré (77%) comme du second, les raisons de la dégradation des conditions d’accueil les plus souvent évoquées sont le manque de places en ESMS. Ces réponses confirment le ressenti des collègues, qui constatent que des élèves sont en souffrance dans les dispositifs ULIS parce qu’ils n’accèdent pas à des plateaux techniques complets qui seraient plus à même de les accompagner dans leur scolarité et leur handicap.
Autre élément pointé dans un peu plus de 65% des réponses, le manque d’accès aux soins pour les élèves qui participerait à la dégradation globale.
Le problème du manque d'accompagnement par des AESH individuel·les ou collectif·ves est enfin cité par plus de 2 collègues sur 3 dans le 1er degré.

L’augmentation des effectifs dans tous les dispositifs ULIS

La question de l’augmentation des effectifs est aussi pointée comme centrale dans ce constat par 78% des PE.
Ces résultats sont l’illustration des évolutions des effectifs depuis plusieurs années, où les seuils de 10 élèves par dispositif dans le second degré et de 12 élèves dans le 1er degré, ne sont plus respectés. Dans le second degré la moyenne a dépassé les 13 élèves par dispositif, augmentant la charge de travail et réduisant ainsi la qualité des inclusions.

Les missions empêchées des PE exerçant en ULIS

8 PE sur 10 exerçant en ULIS déclarent ne pas avoir les moyens de mettre en œuvre le PPS des élèves. Les explications des PE concernent le manque de temps, de formations, d’outils et de moyens adaptés. Il est aussi évoqué des problèmes de concertations avec les collègues des classes ordinaires et/ou d’accessibilité aux classes pour les élèves. L’une des principales raisons évoquées est l’écart de niveau entre les élèves en situation de handicap et la classe dans laquelle ils et elles sont inclu·ses.

Forte de son travail de terrain, la FSU-SNUipp utilisera cette enquête dans les semaines qui viennent dans le cadre des groupes de travail sur l’école inclusive initiés par le ministère tout comme dans les instances locales. Il y a urgence à obtenir des moyens pour qu’une école vraiment inclusive ne soit pas qu’un énième élément de communication mais une réalité.