Indemnité REP+ : part modulable conditionnée ?

Mis à jour le 21.06.21

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Confirmant son objectif de conditionner une part variable de la rémunération à des objectifs à atteindre, le ministère a présenté en Comité Technique Ministériel (CTM) du 15 juin son projet d’augmentation de l’indemnité REP+.

Revalorisation de la part fixe...

Tous les personnels déjà éligibles à la prime REP+ auraient une revalorisation de cette dernière de 400€ net (468€ brut).

...mais mise en place d'une part modulable

Le ministère souhaite « reconnaître l’engagement professionnel collectif des équipes en établissements et en écoles ainsi que l’engagement professionnel individuel des inspecteurs de l’éducation nationale chargés du pilotage d’au moins un réseau d’éducation prioritaire renforcé. » Cette part s’établirait à un montant de 200€ net (234€ brut), 360€ net (421€ brut) ou 600€ net (702€ brut).

Cette part modulable serait versée « sur la base des objectifs à atteindre », avec une évaluation réalisée pour tous les personnels de l'école « afin d’assurer l’attribution d’un même montant pour l’ensemble des agents d’un même établissement ou d’une même école ».

Les objectifs seraient regroupés sous les items suivants :

  • « Amélioration de la qualité du climat scolaire »
  • « Déploiement des dispositifs d’égalité des chances, d’Alliances éducatives et de soutien à la parentalité »
  • « Mise en œuvre des temps collectifs de formation et de concertation »

Une logique de quotas serait mise en place sur le volume des agents concernés de l’académie. Ainsi quoi qu'il se passe, dans la même académie, seulement un quart des agent-es éligible à la prime pourrait toucher le plus haut volume de prime :

Volume des agent·es touchant la prime
25 % des agent·es 50 % des agent·es 25 % des agent·es
200€ net 360€ net 600€ net

Le projet de décret a été sanctionné par un vote unanime défavorable des organisations syndicales siégeant au CTM, obligeant à une nouvelle réunion, prévue le 24 juin.

Alors que le ministère veut développer et renforcer les collectifs de travail, il crée une mise en concurrence des écoles et du collège au sein d’un même réseau d’éducation prioritaire renforcés et au sein d’une même académie. La répartition imposée des montants de la prime ne ferait que créer des injustices et des incompréhensions, des concurrences entre écoles, entre écoles et collèges, qui jusque-là travaillaient ensemble, d’autant qu’aucun mécanisme garantissant la transparence et l’équité de traitement n’est prévu.

Les collectifs de travail sont nécessaires et existent ; ils doivent être soutenus. Les personnels exerçant en éducation prioritaire ont besoin de temps et de conditions de travail améliorées. Ces collectifs sont pluriprofessionnels : c'est pourquoi la FSU demande l'extension de la prime REP+ existante aux différentes catégories de personnels (CPC, AESH, AED, etc.) qui n'en sont toujours pas bénéficiaires.