L’école le 11 mai, c’est clairement prématuré !

Mis à jour le 28.04.20

3 min de lecture

Lors de son discours devant la représentation nationale, le premier ministre n'a pas rassuré la communauté scolaire. Sans tenir compte de l'avis du conseil scientifique le gouvernement continue d'envisager une rentrée progressive dès le 11 mai pour les seules écoles et crèches. Un retour sur la base du volontariat des familles avec pour seule maigre protection sanitaire la distribution de masques aux personnels et des groupes de 15 élèves, alors que les rassemblements publics sont limités à 10 personnes.

Avant toute reprise, le SNUipp-FSU continue d'exiger l’élaboration d’un cadre national de réouverture des écoles validé par les autorités scientifiques et médicales. Ensuite seulement pourra s'engager un travail avec les enseignants, les parents et les élus pour le décliner localement et le soumettre à l’approbation des conseils d’école.

Le communiqué du SNUipp-FSU

L'école le 11 mai, c'est clairement prématuré !

Les annonces du Premier ministre n’ont pas rassuré. Sans tenir compte de l’avis du Conseil scientifique, le gouvernement envisage une rentrée progressive des écoles dès le 11 mai sur la base du volontariat des familles avec le seul maigre garde-fou sanitaire de masques pour les personnels.

S’appuyer sur l’impératif de justice sociale alors que la continuité pédagogique prônée avec force par le ministre de l’Éducation nationale n’a fait que renforcer les inégalités scolaires relève du cynisme. Avec des groupes de 15 élèves, alors que les rassemblements publics sont limités à 10 personnes, tout en poursuivant l’accueil légitime et solidaire des enfants des personnels soignants, les conditions de respect de la distanciation sociale ne seraient pas remplies.

Et comment expliquer que ce sont les plus jeunes élèves qui retrouveront les premiers le chemin de l’école, si ce n’est pour satisfaire à la volonté de reprise de l’activité économique ?

Pourtant seuls des impératifs de santé publique doivent guider le processus de déconfinement, global comme scolaire. Une réouverture, même progressive, des écoles dès le 11 mai est beaucoup trop prématurée et se heurterait au réel en termes d’équipement sanitaire, d'exiguïté de nombreuses salles de classes, d’inégale capacité de financement des communes, d’inconnues sur le nombre de personnels disponibles…

La réouverture des écoles ne peut se faire qu’en respectant une série de conditions clairement identifiées pour ne pas mettre pas en danger l’ensemble de la société en prenant le risque d’une seconde vague épidémique.

Le SNUipp-FSU exige donc l’élaboration d’un cadre national de réouverture des écoles, validé par les autorités scientifiques et médicales, pour engager ensuite un travail en prenant tout le temps nécessaire avec les enseignants, les parents et les élus pour le décliner localement et le soumettre à l’approbation des conseils d’école.

Par ailleurs, le volontariat des familles est une annonce démagogique pour flatter l’opinion publique qui renvoie la responsabilité aux parents. Ce volontariat est un luxe que tous ne peuvent pas s'offrir. Et évoquer le volontariat sans préciser qui cela concerne rajoute de l’incertitude à l’inquiétude.

Le SNUipp-FSU s’oppose à cette décision précipitée qui fait prendre de graves risques en terme de santé publique. Il faut acter que les écoles ne seront pas prêtes le 11 mai et que la sortie du confinement scolaire nécessite du temps.

Paris, le 28 avril 2020