L'épidémie continue de progresser
Mis à jour le 02.02.21
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Alors que l'école a été la grande absente du discours du 1er ministre à la sortie du conseil de défense vendredi dernier, les chiffres publiés sur l'évolution de l'épidémie montrent une hausse de tous les indicateurs. Dans ce contexte de plus en plus alarmant, le SNUipp-FSU demande davantage d'anticipation et de préparation. Une exigence pour permettre aux personnels, aux élèves et aux familles de mieux appréhender cette période complexe.
Dans son point de situation sanitaire du 29 janvier 2021, le SNUipp-FSU a révélé une hausse nationale du nombre de cas positifs élèves 11 864 cas contre 10 003 le 22 janvier, soit +18,6% selon les chiffres du ministère de l'Education nationale. Pourtant ces chiffres sont fortement minorés par ce ministère au regard de ceux de Santé Publique France. Ce dernier comptabilise 30 000 cas positifs élèves soit 2,5 fois plus !
Le communiqué du SNUipp-FSU
L’épidémie continue de progresser dans les écoles
Ne rien faire...telle est la stratégie pour endiguer la circulation épidémique dans les écoles et établissements scolaires. L’école a été la grande absente de l’allocution du premier ministre vendredi soir et ne bénéficiera d’aucune mesure complémentaire.
Les chiffres révélés lors du point sanitaire du 29 janvier n’ont pourtant rien de rassurants. Ils montrent au contraire une hausse de tous les indicateurs qui, si rien n’est fait pour l’éviter, vont continuer à s’affoler.
Pour la deuxième semaine consécutive en 2021, le nombre de contaminations chez les élèves dépasse la barre des 10 000 cas positifs avec 11 864 cas, soit une hausse de 18,6%. Ils restent en deçà du nombre réel de contaminations comme le montre l’écart entre les chiffres publiés par le ministère et les données de Santé Publique France. En l’absence de campagnes de dépistage, les cas positifs chez les élèves asymptomatiques ne sont pas non plus détectés.
Avec 1 864 cas positifs, l’épidémie progresse également chez les personnels, soit une hausse de 17,5%. Ce chiffre ne concerne que les personnels de l’Éducation nationale, il ne reflète donc pas la réalité du nombre de contaminations d’adultes dans les écoles, en occultant les agents des collectivités (ATSEM, agents de cantine, animateurs du périscolaire...).
Avec 75 fermetures d’écoles et 444 fermetures de classes, le ministère fait aussi état de chiffres en augmentation – 59,6% pour les premières et 19,7% pour les secondes - ce qui trahit un service particulièrement dégradé par l’épidémie à certains endroits.
Parce que le milieu scolaire est à l’image de la société, cette semaine a vu l’apparition de cas de variant britannique, qui ont entraîné la fermeture d’au moins deux écoles en Gironde et dans le Loiret. De même les situations de clusters se multiplient avec des nombres importants de contaminations sur le même site (30 cas positifs dans une école primaire du Nord, 25 cas positifs dans une école primaire du Val d’Oise…).
Dorénavant en maternelle, lorsqu’un enfant sera testé positif, l’ensemble des élèves de la classe sera considéré « cas contacts », ce qui entrainera d’emblée la fermeture de la classe. Si cette mesure permet enfin de considérer les cas de contamination dans les écoles maternelles, la mise en œuvre nécessitera sur le terrain un suivi conjoint des autorités sanitaires et académiques pour qu’elle soit effective.
Pour toutes ces raisons, le SNUipp-FSU maintient son alerte. Tous les voyants sont au rouge dans les écoles et, si rien n’est fait pour éviter la propagation de l’épidémie (priorité d’accès à la vaccination, campagne de tests, isolement des élèves et personnels positifs, équipement en masques adaptés, consignes claires et harmonisées pour les cas contacts et le traçage de l’épidémie, allégement des effectifs pour respecter les gestes barrières, aération et ventilation des salles…), la situation va continuer d’empirer.
La santé des élèves et des personnels nécessite d’autre choix, la santé de la société aussi.
Avec le plateau montant de contaminations, il faut que le gouvernement cesse de tergiverser et prenne les décisions nécessaires au plus vite pour ralentir les chaînes de contamination. Elles doivent être anticipées et préparées avec les personnels, permettant à chacune et chacun d’appréhender cette période compliquée de la façon la moins anxiogène possible. Le déni permanent et l’improvisation sont insupportables.
Paris, le 1er février 2021