Loi Blanquer revue : des mobilisations payantes

Mis à jour le 14.06.19

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Suppression des établissements publics locaux d'enseignement des savoirs fondamentaux (EPLESF), une autorité hiérarchique des directeurs et directrices d'école sur leur équipe ou encore de l'interdiction d'accompagner les sorties scolaires pour des mamans voilées, de nombreux amendements ont été retirés grâce aux fortes mobilisations de la communauté éducative depuis le mois de mars.

Le communiqué

Les nombreuses et massives mobilisations enseignantes depuis la mi-mars, soutenues par les parents d’élèves et les élus, ont fortement pesé sur la commission mixte paritaire devant statuer sur le projet de loi Blanquer pour l’école. 

La suppression de l’article créant les établissements publics locaux d'enseignement des savoirs fondamentaux (EPLESF) en est un résultat De même, de nombreux amendements sénatoriaux de nature à modifier en profondeur le fonctionnement de l’école comme l’article 6 ter plaçant les enseignants et les enseignantes sous l’autorité de la directrice ou du directeur devant les évaluer ou encore l’interdiction faite aux mamans voilées d’accompagner les sorties scolaires ne figurent pas dans le texte final. Le compromis trouvé entre les sénateurs et les députés a dû aussi tenir compte de cette forte mobilisation.

S’il permet de conserver quelques éléments fondateurs de la culture scolaire de l’école primaire, tous les dangers n’ont pas été écartés. Ainsi, la volonté de limiter la liberté d’expression des enseignants, les cadeaux faits à l’école privée, la création d’établissements locaux d'enseignement international réservés aux classes sociales favorisées et actant une école à plusieurs vitesses, la porte ouverte aux remplacements assurés par des étudiants sans concours ni formation, la suppression de l’organisme indépendant d’évaluation des politiques éducatives (Cnesco)… demeurent. 

Ces évolutions vont à l’encontre d’un service public d’éducation garant de la lutte contre les inégalités et acteur de la démocratisation de la réussite scolaire. Même si la loi Blanquer est finalement adoptée, elle n’en reste pas moins rejetée massivement. Les enseignantes et enseignants des écoles se sont mobilisés et se mobiliseront encore pour réclamer un autre projet pour le service public d’éducation qui réponde aux enjeux et aux besoins de l’école.

Paris, le 14 juin 2019