Mouvement inter 2023 : 100% opaque !

Mis à jour le 21.04.23

min de lecture

Depuis la loi de transformation de la transformation publique, les opérations de mobilité sont sorties des compétences des CAPD. Lors de ces instances, les organisations syndicales avaient accès aux données chiffrées permettant en toute transparence d’informer la profession. Aujourd’hui ce n’est plus le cas et l’opacité qui règne autour de ce mouvement est plus que palpable. C’est une réalité difficile à vivre pour la profession dont seulement 20,84% des demandes de mutation sont satisfaites !

Depuis quatre ans, les organisations syndicales, et plus largement les personnels enseignants du premier degré n’ont plus accès qu'aux données “bilan” du mouvement interdépartemental, des données très partielles, sans notamment les barèmes et les résultats.

Des chiffres trompeurs

Sur le site du ministère les personnels ont accès a une carte des résultats par département. On y trouve le nombre d'entrant·es et de sortant·es ainsi que les barèmes d’entrée et de sortie. Mais, ces chiffres n’ont qu’une utilité restreinte, ils peuvent même être trompeurs puisqu’ils ne concernent qu’une partie, la première phase, du mouvement interdépartemental. 

Ce mouvement inter est constitué de 2 phases : la phase des mutations (phase qui dépend du calibrage de chaque département et des barèmes des candidat·es), puis celle des permutations (seconde phase informatisée du mouvement interdépartemental qui permet des échanges croisés automatisés entre départements). 

L’analyse est donc limitée et ne permet pas d’assurer la transparence de cette opération administrative.

Des inégalités persistantes

Cette année, sur les 16 736 participant·es (chiffre en baisse par rapport en 2022), 3 487 ont obtenu leur mutation (hors mouvement Pop). Bien que le taux de satisfaction global soit très très légèrement en hausse, 20,84% en 2023 contre 20,44% en 2022, la réalité peut être très contrastée d’un département à l’autre.

En effet, le taux de satisfaction le plus bas est celui de l’académie de Paris avec seulement 6,28 %, et celui le plus haut revient au département du Finistère avec 100% de satisfaction.

Les départements de la région Ile de France sont particulièrement sinistrés à ce niveau, avec des taux de satisfaction autour de 10% ( excepté les Yvelines). Au niveau national l’IDF représente la moitié des candidat·e recensés mais seulement un tiers des collègues muté·es.

Au total, 16 départements ont un taux de satisfaction inférieur ou égal à 15% et 12 départements ont un taux de satisfaction supérieur ou égal à 80% sur un total de 96 départements et 5 DROM.

Besoin de précisions

La FSU-SNUipp s’est adressée au ministère pour obtenir un bilan statistique complet de ce mouvement interdépartemental.

La FSU-SNuipp exige le retour de la transparence sur ces opérations de gestion des personnels, mise à mal par la loi de transformation de la Fonction publique d’août 2019. Il y a urgence à ouvrir un groupe de travail pour analyser les blocages et faire évoluer les règles. Il est nécessaire de donner des perspectives de mutation à l’ensemble des enseignant.es sans systématisation des postes POP, véritable danger pour l’équité des permutations. Un recrutement important et massif de PE doit être acté, à l’opposé des choix actuels (mettre lien article postes concours)