Pour un 1er mai exceptionnel

Mis à jour le 26.04.23

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À peine l’encre de la décision du Conseil constitutionnel sèche, la loi de réforme des retraites a été promulguée. Le fond de cette réforme, toujours aussi injuste et brutale, reste massivement rejeté et la validation constitutionnelle n’enlève rien du mépris démocratique. C’est pourquoi la FSU-SNUipp appelle, avec toutes les organisations syndicales, à faire du 1er mai une journée de manifestation exceptionnelle: un 1er mai populaire, unitaire et historique.

Un pouvoir toujours aussi sourd

Le Président n’a pas saisi l’ampleur du malaise. Alors que son projet reste toujours autant décrié, son intervention télévisuelle « révèle à nouveau le fossé qui se creuse entre un pouvoir sourd et la population », comme le pointe l’intersyndicale dans un communiqué.
Depuis le mois de Janvier, la population se mobilise contre un projet qu’elle a parfaitement compris. Or, malgré une pétition signée par plus d’un million de personnes et 12 journée de mobilisation extrêmement massives et déterminées, le plus gros mouvement social depuis mai 1968, le pouvoir s’est enfermé dans une posture de déni de la démocratie et de répression de la contestation.
Usant de tous les artifices législatifs, il n’a pas voulu confronter son projet au vote de la représentation nationale et a, pour la 11ème fois en 10 mois, utilisé le 49-3 : le mépris de trop.
Si le cadre institutionnel a été respecté, c'est l’esprit de la démocratie, en tant que consensus social, qui est bafoué comme le rappelle le professeur au Collège de France, historien spécialiste de la démocratie, Pierre Rosanvallon
Le pouvoir porte ainsi la responsabilité d’un potentiel chaos social et politique. Et la répression dont il a déjà commencé à user n’y changera rien.

La lutte continue

Contrairement à ce qu’a déclaré Pap Ndiaye sur Public Sénat, les enseignantes et enseignants ont bien compris que la réforme les impactait fortement et se sont mobilisé·es en conséquence.
Plus largement, cette réforme des retraites représente pour les personnels des écoles l’apogée d’une maltraitance contre laquelle elles et ils ont brandi des cartons rouges pendant les dernières manifestations : salaires, conditions de travail, AESH… la coupe est pleine ! D’ailleurs, la FSU-SNUipp a appelé à se joindre partout aux «casserolades» qui ont eu lieu partout en France pendant l’allocution télévisée de Macron lundi 17 avril et le 24 avril.

La situation est loin d’être réglée, et la lutte se poursuit. L’intersyndicale appelle à une déferlante unitaire, déterminée et populaire dans les rues le 1er mai prochain. C’est au Président de retrouver la raison, de tirer les conséquences de la séquence sociale et politique en cours et, d’enfin, retirer son projet.

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