Nouveaux programmes : pourquoi le SNUipp-FSU s'est abstenu

Mis à jour le 08.10.15

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Ce sont des programmes de qualité très inégale qui viennent d'être votés au CSE et qui sont prévus pour la rentrée 2016.

Le SNUipp-FSU s'est pour sa part abstenu, estimant que si les orientations en français et mathématiques vont dans le bon sens, ce qui est attendu en sciences, langues vivantes, arts et EPS reste parfois inadapté et voire irréaliste pour les élèves de l'école primaire.

Par exemple, en sciences, les programmes demandent aux élèves de travailler sur « le signal, de mouvement et de mesure de la valeur de la vitesse d'un objet », et sur « l'origine de la matière organique des êtres vivants et son devenir », ceux d'arts sur la « matérialité de la production plastique », ou pour les volumes de maîtriser les notions « d'enveloppe et de structure, de passage et de transition ». La barque des programmes reste encore bien chargée alors que dans le même temps, le ministère vient de diminuer les horaires de sciences et d'arts au profit de l'enseignement moral et civique (EMC).

La concision demandée par le SNUipp-FSU n'est pas au rendez-vous puisque le programme de cycle 2 comporte 80 pages et celui du cycle 3 plus de 100. C'est 4 fois plus qu'en 2008 et 2 fois plus qu'en 2002 et cela sans compter l'EMC.

On ne peut pas évaluer la qualité des programmes à leur longueur mais on peut, par contre, se demander comment les enseignants se les approprieront. Quand un professeur de collège aura 10 ou 20 pages à lire pour sa discipline, un professeur d'école devra lui en étudier 5 à 10 fois plus. On pense notamment au découragement qui guette ceux qui auront une classe à cheval sur les cycles 2 et 3, ce qui est courant.

On ne peut pas parler de priorité au primaire, quand aucun plan de formation continue n'est programmé à ce jour. Et ce ne sont pas les 3 à 9 heures d'animations pédagogiques un mercredi après-midi qui vont changer la donne.

On ne peut pas parler de priorité au primaire non plus quand les enseignants de maternelle ont été obligés -sans formation continue également- de se débrouiller tout seuls pour télécharger et imprimer des nouveaux programmes et des documents d'accompagnement. Connaissez-vous des métiers où de telles évolutions sont si peu accompagnées ?

Nous demandons donc encore une fois un plan de formation continue de de grande ampleur pour la maternelle et l'élémentaire ainsi que la diffusion papier des programmes et des documents d'accompagnement.

Le ministère vient d'ailleurs de trouver des moyens pour réaliser un sondage auprès des parents sur l'école. Alors soyons optimistes ! Nous sommes persuadés qu'il est donc possible de financer l'envoi des nouveaux programmes, l'outil professionnel des enseignants, en version papier dans les écoles.

Enfin, produire des nouveaux programmes pour les élèves et les enseignants, ce n'est pas lancer une bouteille à la mer. Nous avons demandé et obtenu qu'un dispositif de suivi de la mise en application des nouveaux programmes soit mis en place après la rentrée 2016 pour examiner les réussites et obstacles rencontrés.

Paris, le 08 octobre 2015

Votes exprimés par les représentants de la communauté éducative pour l'ensemble des programmes des cycles 2, 3 et 4 :

18 voix POUR dont SE-UNSA et SGEN-CFDT 12 "ABSTENTION dont SNUipp et FCPE 21 voix CONTRE dont FO, CGT et SNES


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